Septembre : le mois le plus actif dans les Tropiques?
Le mois de septembre s’entame tout juste et l’intensité dans les Tropiques pourrait bien reprendre elle aussi. Pourquoi? Parce que le neuvième mois de notre calendrier est reconnu pour être le plus actif de la saison des ouragans. Explications.
Une saison en statistiques
Oui, l’intensité dans le bassin atlantique atteint normalement son maximum vers le 10 septembre, mais la période à surveiller de près s’échelonne de la mi-août à la mi-octobre.

Et non, il ne s’agit pas simplement d’une supposition lancée en l’air! Les statistiques parlent d’elles-mêmes… et aujourd’hui, on a pensé que ce serait pertinent de justement leur laisser un espace où s’exprimer, puisque le mois de septembre est désormais entamé! Dans les faits, au cours des dernières années, entre cinq et dix systèmes ont été nommés dans les Tropiques, en septembre. L’année 2020 a d’ailleurs été très productive à ce niveau.

Plus précisément, ce sont 58 % des ouragans majeurs, donc de catégorie 3, 4 ou 5, qui se manifestent en septembre (selon des données enregistrées de 1991 à 2020).
Septembre a de quoi se sentir spécial
Plusieurs éléments ont leur mot à dire et tiennent un rôle important dans le développement tropical. « Premièrement, au mois de septembre il y a généralement moins de cisaillement. Celui-ci est à son maximum au début de l’été et il diminue pour atteindre son minimum vers la mi-août. Il y a aussi moins d’injection d’air sec en provenance du Sahara. Cet élément est plus présent au début de l’été, limitant alors le développement tropical », explique Alexandra Giroux, météorologue. Ensuite, la température des eaux est assez élevée dans le bassin atlantique, en septembre. Toute la chaleur accumulée au cours de l’été y est bien présente.

C’est ainsi qu’en septembre, on se retrouve avec une source d’énergie importante très favorable au développement tropical.
Des noms difficiles à oublier
Résultat? De nombreux systèmes voient le jour en septembre (ou sont nommés au cours de ce mois). Et il s’agit souvent d’ouragans costauds, comme les dernières années peuvent en témoigner. En 2017, Irma a poussé plus de six millions d’habitants à quitter la Floride. Les dommages liés à cet ouragan de catégorie 5 ont été évalués à près de 100 millions de dollars. En 2022, Fiona et Ian ont tous deux donné la frousse à bien des personnes. La première a vu sa trajectoire la mener jusqu’au Canada, déversant de 150 à 200 mm de pluie sur certains secteurs du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. Ian, pour sa part, a touché la Floride avec des ondes de tempêtes catastrophiques. Ses vents ont soufflé jusqu’à 260 km/h. Deux ans plus tard, l’ouragan Helene a poussé 14 États américains à émettre des alertes de crues soudaines, en raison d’accumulations de pluie de plus de 300 mm par endroits. Près de 250 décès ont été rapportés, dont une centaine en Caroline du Nord.
À noter que ces quatre ouragans ont été tellement tristement célèbres que leur nom ne pourra plus être utilisé pour baptiser un autre système tropical. En effet, les noms d’ouragans sont retirés de la liste de rotation lorsqu’ils entraînent des dommages ou des pertes humaines particulièrement importants.

Fait intéressant, en terminant : parmi les noms d’ouragans qui ne peuvent plus être utilisés, ceux débutant par les lettres I, F et C sont les plus communs.
Avec la collaboration d'Alexandra Giroux, météorologue.
