Saison des ouragans : l’Atlantique ne fait que prendre une petite pause
Le bassin de l’Atlantique semble « sur pause » en ce moment, même si on approche de la période la plus active de la saison des ouragans. Pourtant, l’un des ouragans les plus dévastateurs de l’histoire frappait il y a exactement 20 ans… Explications.
De tragiques souvenirs
Petit voyage dans le temps. Il y a 20 ans, l’ouragan Katrina frappait la Nouvelle-Orléans avec une puissance désormais tristement célèbre. Ça reste, et restera, un des ouragans ayant le plus marqué l’histoire, notamment en raison des nombreux décès dans cette grande ville de l’État de la Louisiane et les régions avoisinantes. Dans les faits, plus de 1300 décès ont été rapportés en Nouvelle-Orléans seulement, alors que plus de 80 % du territoire a été inondé, lors des événements du 29 août 2005. Les dommages liés à cette catastrophe naturelle ont été estimés à 125 milliards de dollars américains.

Bouillonnement modéré
Retour vers le présent. Les Tropiques bouillonnent un peu, actuellement, avec deux développements possibles au cours des sept prochains jours : un à 90 % de probabilité de formation et l’autre à 60 %. Mais quelle attitude adopte le bassin Atlantique, 20 ans après la ravageuse Katrina? « Il y a présentement une zone sous surveillance, avec une probabilité de 30 % de développement au cours des sept prochains jours, à l’est du Cap-Vert. C’est un risque qui apparaît assez bas pour cette période de l’année, puisque le pic d’intensité de la saison des ouragans est particulièrement près », souligne Alexis Vazquez, météorologue.

Pourquoi cette simili pause?
Et si on creusait un peu le comment du pourquoi de cette petite pause syndicale que prend le bassin de l’Atlantique… Plusieurs facteurs peuvent augmenter la formation cyclonique des grandes étendues d’eau. Par exemple, la température des océans qui est nettement au-dessus des normales a un grand rôle à jouer, de même qu’une mousson africaine bien active et un cisaillement – changement soudain de la vitesse ou de la direction des vents – qui est faible.

En revanche, un facteur qui, lui, peut atténuer la formation de systèmes tropicaux est l’oscillation Madden-Julian. « En ce moment, il donne un affaissement de l’air plus sec en altitude, sur l’Atlantique, et en vient à réduire la formation cyclonique », explique Alexis Vazquez. L’oscillation Madden-Julian est une anomalie de circulation qui a un mouvement soit ascendant ou descendant du vent; qui oscille entre les deux. À noter que lors d’une circulation descendante, une formation cyclonique n’est pas impossible, mais elle est fort moins probable.

Ainsi, le bassin de l’Atlantique est « sur pause » de sept à dix jours, ce qui est une bonne nouvelle quand on pense aux tragiques événements survenus à pareille date il y a deux décennies. Cependant, après cette pause bienvenue, on tombe directement dans la phase la plus active de la saison des ouragans, soit la période près du 10 septembre. C’est une suite de saison qui sera certainement à suivre de près.
Avec la collaboration d'Alexis Vazquez, météorologue.
