La Niña est là, mais d’autres phénomènes pourraient voler la vedette
La Niña est bel et bien installée dans le Pacifique, mais dans une version faible, ce qui rend son influence plus discrète. Vortex polaire, canicule marine, blocage atmosphérique : cet hiver, le Québec pourrait davantage ressentir les effets d’autres acteurs climatiques majeurs.
En bref :
La Niña faible devrait se maintenir au début de l’hiver;
Un retour à des conditions neutres est probable entre janvier et mars 2026;
L’influence de La Niña pourrait être limitée sur notre hiver;
Vortex polaire et eaux anormalement chaudes dans le Pacifique Nord, notamment, pourraient jouer un rôle plus important ici.
Une La Niña en sourdine
La dernière mise à jour de l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) confirme qu’un épisode de La Niña est en cours. Les eaux de surface du Pacifique équatorial sont de 0,5 à 0,7 °C plus froides que la normale, assez pour parler de La Niña, classant cet épisode dans la catégorie de faible intensité. La NOAA estime à 61 % la probabilité de revenir à un contexte neutre entre janvier et mars 2026.
En temps normal, La Niña tend à dévier le courant-jet de manière à générer davantage de précipitations sur l’ouest et le Midwest américain, du temps plus chaud et sec dans le sud des États-Unis et favoriser des descentes d’air froid plus franches vers les Prairies canadiennes. Mais un épisode faible produit souvent des signaux plus flous, moins dominants à l’échelle de l’hémisphère.
« Ces effets-là risquent d’être moins saisissants cet hiver », indique le météorologue Nicolas Lessard.
Les autres acteurs qui pourraient voler la vedette
« Le vortex polaire pourrait un peu diriger la météo au Québec », selon le météorologue. Lorsqu’il se fragilise, des poches d’air glacial peuvent plonger vers le sud et provoquer des froids mordants au Québec et ailleurs. Il y a aussi la configuration des eaux anormalement chaudes dans le Pacifique Nord, le fameux « blob », qui peut redessiner la trajectoire du courant-jet et installer des régimes météo inhabituels.
La position précise des eaux les plus froides liées à La Niña jouera également un rôle, tout comme les blocages atmosphériques aux hautes latitudes, comme on voit au-dessus du Groenland ces derniers jours. Alors si La Niña est bel et bien présente cet hiver, elle ne sera pas la seule à tirer les ficelles.
