
Une nouvelle réalité guette les étés au Québec
Avez-vous remarqué ce changement au cours des derniers étés québécois?
Une suite d’étés pluvieux
Non, ce n’est pas juste une impression : les derniers étés ont été particulièrement « mouillés ». En effet, Montréal a connu une série d’étés pluvieux rapprochés dans le temps avec les années 2020, 2022, 2023 et 2024. Ces séquences arrosées semblent de plus en plus communes. « Avant les années 1990, il arrivait que vous ayez deux étés arrosés consécutifs. Depuis 1990, on observe des grappes d’années avec cette même caractéristique plus fréquemment et des durées plus longues », note Réjean Ouimet, météorologue.

De la pluie plus souvent et en plus grande quantité
Depuis 2010, on constate une hausse de 17 % de la quantité de pluie à Montréal en été par rapport à la moyenne de la période de 1991 à 2020. D’ailleurs, cinq des étés montréalais les plus riches en pluie des 83 dernières années (2010, 2011, 2015, 2023 et 2024) ont eu lieu depuis 2010.
Dans la même lignée, le nombre de jours de pluie a augmenté de 11 %. Ce n’est pas tout : « Les événements plus significatifs de 50, voire de 100 mm, ont pris davantage de place au cours des dernières années, ajoute l’expert Réjean Ouimet. Cinq épisodes de plus de 100 mm de pluie ont eu lieu pendant l’été 2023 au Québec, une nouveauté. »

Pourquoi tant de pluie?
D’abord, on soulignera le cas exceptionnel de 2024. Montréal a battu des records de pluie cet été-là, notamment en raison du passage de la tempête tropicale Debby. Le Québec avait reçu plus de 200 mm le 9 août 2024. Un autre coupable selon Réjean Ouimet : « Nos derniers étés ont été chauds, mais aussi riches en humidité, ce qui gonfle l’intensité des précipitations. »

Toutefois, un été chaud n’est pas systématiquement mouillé. Par exemple, on remarquera que l’été 2023 a été arrosé avec une température normale. Qui plus est, parmi les 10 étés les plus arrosés depuis 1942, seulement trois d’entre eux ont été chauds.

L’été 2025 sera-t-il à l’eau?
Si vous vous demandez si un printemps mouillé est annonciateur d’un été similaire, la réponse est non. Selon le météorologue Réjean Ouimet : « Il ne semble pas y avoir d’incidence entre le printemps et l’été quand celui-ci est anormalement arrosé. Cela arrive dans 30 % des cas. » D’ailleurs, même si ce printemps 2025 a été gris, il n’a pas été particulièrement pluvieux. À preuve, la saison des inondations a été petite. Tout cela étant dit, ça ne nous indique pas si l’été sera oui ou non à l’eau. Cela dépend en partie d’un phénomène que l’on garde sous surveillance…
Avec la collaboration de Réjean Ouimet, météorologue.