Sécheresse au Québec : des conséquences qui ne passent pas inaperçues
Au Québec, c’est encore le calme plat, ou presque, côté précipitations. Toute mention de gouttelettes de pluie relève presque désormais de la surprise! Risque accru de feux de forêt même en octobre, accès à l’eau réduit ou carrément problématique; la situation prend une tournure inquiétante. Bilan et explications.
La pluie, cette grande absente
En faisant le bilan des précipitations reçues depuis le début du mois de juin, on peut observer un important déficit sur l’ensemble du territoire québécois. Toutefois, certaines régions sont légèrement – vraiment très légèrement – plus chanceuses que d’autres à la loterie de la pluie. Par exemple, Montréal a eu droit à un mois de juillet au-dessus des normales saisonnières, alors que pour Gaspé, le déficit ne fait que s’agrandir, plus le temps passe.

À l’évidence, cette sécheresse prolongée des sols du Québec vient avec des risques. Il y a notamment une interdiction d’allumer des feux à ciel ouvert en forêt pour de nombreuses régions québécoises et ce pour une durée indéterminée.

Fin de saison coûteuse
Il va de soi que de nombreux cours d’eau souffrent également de ce manque de précipitations. Certains lacs et certaines rivières ont même égalé ou dépassé leur record de niveau minimum, pour le mois d’octobre, entre autres en Gaspésie, dans les Laurentides et en Estrie.

Des plaisanciers ont d’ailleurs vu leur fin de saison sur l’eau gâchée en raison de leurs embarcations échouées qui ont dû être remorquées, notamment en Montérégie.
Mesures exceptionnelles
Même si on entend énormément parler du faible taux de précipitations et qu’on peut l’observer par exemple en regardant les pelouses plus jaunies ou les niveaux des cours d’eau plus bas, d’autres manifestations de cette sécheresse importante sont assez frappantes. « L’accès à l’eau est difficile par endroits, autant pour les résidents que les agriculteurs et les municipalités, alors que les nappes de surface sont extrêmement basses », explique Alexandra Giroux, météorologue.
Fait surprenant : certaines municipalités doivent non seulement mettre en place des mesures pour conserver l’eau, mais redoubler de vigilance contre le vol d’eau! En effet, avec des puits à sec, des embarcations prises dans la boue et des terres agricoles desséchées, des voleurs d’eau sont à l’œuvre… Des municipalités de Lanaudière doivent dorénavant installer des cadenas sur leurs bornes-fontaines, des personnes ayant eu l’idée de se servir de cette source d’eau pourtant réservée aux urgences.

Certes, rares sont ceux qui oseront dire que leurs plans pour leurs vacances d’été au Québec sont tombés à l’eau, en raison de trop nombreux jours de pluie!
Avec la collaboration d'Alexandra Giroux, météorologue.
