Mai pourrait être le pire mois de la saison

Personne ne voudrait que ce scénario se concrétise. Analyse.


Cas partagés

Les yeux sont tournés vers le mois de mai qui s'avère prometteur en ce qui concerne le beau temps chaud au Québec. En considérant le fait que le début de la saison a été chaud, que faut-il espérer du dernier mois du printemps ? Les données recueillies par notre expert Réjean Ouimet laissent songeur si l'on retient tous les cas où mars et avril ont été doux depuis le début des relevés météorologiques.

« La possibilité n’est pas éloquente sur une longue perspective historique soit depuis l’origine des données, explique Réjean Ouimet, météorologue. On parle de plus de 80 ans depuis 1942. Toutefois, dans un horizon plus récent, une tendance intéressante se dessine qui va dans le sens de la continuité entre mars-avril et mai. »

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Cas plus récents

Si mars et avril amorcent cette transition attendue vers la chaleur durable estivale, deux mois particulièrement doux peuvent ouvrir la porte à une anomalie positive en mai. En considérant les débuts de printemps chauds depuis une trentaine d'années, le portrait devient plus clair. Lorsque les grands joueurs occupent leur rôle respectif de façon harmonieuse et plutôt hâtive, la table est mise pour la saison estivale.

« Le mois de mai est le moment de la transition accomplie entre le grand scénario de la partie froide de l’année vers celui de la partie chaude d’été, poursuit Réjean Ouimet. Le vortex se retire vers le nord et l’anticyclone subtropical commence à prendre la relève et s’étend davantage vers nos latitudes. Des prémices de douceur amplifiées en mars et avril donnent parfois le ton et facilitent la transition vers la saison chaude. »

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Les mois de mai records

Ce qui est rassurant, c'est le fait que les mois de mai les plus décevants sont oubliés depuis plusieurs décennies. De plus, ces printemps ne se sont pas déroulés sous le signe de la douceur durant les deux premiers mois.

« Ces records datent des années 1950 et 1960, constate Réjean Ouimet. Et aucun de ces cas n’a eu lieu après des mois de mars et avril plus doux que la normale. En 2019, Gaspé est venu bien près de connaître un record de mai froid. C’était à la suite d’une séquence de mois froids amorcée en octobre 2018. Ceci va donc à l’encontre de notre énoncé de départ. »

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Mai façonne le printemps

On le constate ici pour Montréal : mai qui renverse la vapeur et fait basculer le printemps, « c'est une possibilité assez faible », confirme Réjean Ouimet. Lorsque mars et avril sont doux, l'ensemble de la saison devrait se rapprocher de la normale ou mieux.

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Avec la collaboration de Nicolas Lessard et Réjean Ouimet, météorologues.


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