L’océan Arctique est ouvert à la navigation et c’est inquiétant.

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Depuis quelques jours, l’océan Arctique est largement ouvert à la navigation. La fonte estivale de la banquise est en effet en train de rejoindre le record établi en 2012, l’année 2019 étant particulièrement chaude.

L'étendue de glace de l'Arctique s'est retrouvée 20 % sous les normales au mois de juillet, un record ! Les températures ont continué d'être anormalement chaudes en cette première moitié du mois d'août, surtout du côté de la Sibérie.

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L’une des conséquences les plus visibles de ce phénomène : les feux qui ont dévasté douze millions d'hectares de forêt depuis le début de l'année. La fumée s'est étendue sur plus de cinq millions de kilomètres carrés, soit une superficie plus grande que celle de l'Europe, remontant même jusqu'en Arctique.

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Cette fonte est si intense actuellement que le passage du Nord-Est, qui relie la Chine à l’Europe, est totalement libre de glace et que celui du Nord-Ouest, qui longe les côtes et les îles canadiennes, est praticable.

Cette situation, exceptionnelle il y a à peine trente ans, tend à être de plus en plus fréquente et est la conséquence directe d’un réchauffement du climat qui n’était attendu que pour la moitié du 21e siècle. C'est un problème préoccupant qui s’amplifie de lui-même, car les eaux de surface exposées aux rayons du soleil absorbent son énergie, alors que la glace qui recouvre la banquise renvoie l'énergie solaire dans l’espace.

Un rapport récent de l’université de Cincinnati nous apprend que la glace de mer pourrait disparaître complètement chaque été jusqu’en septembre si la température globale augmente d’aussi peu que deux degrés. Cela aurait pour conséquence de raccourcir l’hiver polaire, mettant en danger les animaux de la faune arctique tels le phoque et l’ours polaire.

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Moins de glace, plus de circulation

L’an dernier, plus de 800 navires s’étaient engagés sur les routes maritimes créées par la fonte des glaces arctiques, une augmentation de 60 % depuis 2012.

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Tandis que d’un point de vue économique, ces routes récentes sont souvent présentées de manière positive en raison de la réduction des coûts qu’elles permettent, il ne faut pas oublier qu’en plus de constituer une illustration éloquente des changements climatiques, leur utilisation accentue encore plus le phénomène.

Transport du pétrole et du minerai ou bateaux de croisières, les navires brisent la banquise de plus en plus tôt dans l’année pour accélérer l’ouverture des routes en plus d’ajouter aux émissions de carbone causées par les feux de forêt de la région.

La Russie compte déjà dix de ces pétroliers brise-glace, et elle serait en train d’en construire cinq de plus, tandis que la France annonce qu’un méga bateau de croisière brise-glace devrait offrir des croisières au pôle Nord dès 2021. Des douzaines de ces bateaux de tourisme seraient en construction partout dans le monde.

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