L'hiver 2024 dans la course vers une saison historique

Une tendance très préoccupante cet hiver. Explications.


Une faille de l'hiver

Janvier 2024 a pris fin en assurant une certaine continuité avec le mois de décembre 2023. En combinant la moyenne des températures pour la période de 60 jours, le cumulatif confirme un hiver parmi les cinq plus doux de l'histoire. Les anomalies positives pour janvier sont de 3 à 5 degrés selon les régions au Québec. Si la tendance se maintient, la saison hivernale sera une des plus chaudes de l'histoire même si février devient le mois le plus froid des trois, ou si les températures sont plus près des normales. Selon les prévisionnistes, les deux premières semaines seraient encore marquées par des températures plus douces que la normale. Par la suite, le retard de froid sera difficilement rattrapable. Mentionnons que Montréal n'a pas encore enregistré un minimum sous le seuil des -20 °C cette saison.

« L’hiver depuis le 1er décembre est le 2e plus doux à Val-d’Or, 3e à Gaspé et 4e à Montréal, affirme Réjean Ouimet, météorologue. Chacun des hivers antérieurs pour la métropole (2002, 2016 et 2023) s’est maintenu dans le peloton des hivers les plus doux à la fin de février.

BILANJANVIER1

Montagnes russes

Ce ne sont pas des montagnes de neige qui sont tombées au Québec en janvier. Au chapitre des précipitations, le mois s'est déroulé en trois temps. Un début à sec a précédé le retour en force de la neige avec un total de cinq bordées, ce qui est normal pour le mois. Puis, la province s'est retrouvée en panne sèche pour terminer janvier. En tout et pour tout, la bonne moyenne a été respectée dans la plupart des secteurs de la province.

« On termine le mois avec le total de neige dans la moyenne pour la plupart des régions, précise Réjean Ouimet. Dans l'ensemble pour la saison, les accumulations de janvier, de 50 à 100 cm selon les régions, ne suffisent pas à rattraper la normale. »

BILANJANVIER2

Trop doux

Le manque de neige au sol s'explique par le fait que la douceur a dominé depuis le début de l'hiver au Québec. Le tapis neigeux se retrouve en déficit, en particulier en Montérégie et en Estrie. Pourtant, les chutes de neige ont été au rendez-vous dans la plupart des régions. De plus, la pluie n'aura pas joué un rôle important en janvier.

« Contrairement à décembre, la pluie n’a pas pris grand-place en janvier, explique Réjean Ouimet. Plusieurs régions n’ont pas reçu une seule goutte. Cela n’a pas augmenté la charge en eau de la neige au sol. Les toits et les cours d’eau s’en porteront mieux si la tendance se maintient. On a eu neuf journées avec des précipitations verglaçantes. Rien de majeur malgré les craintes associées à l’hiver El Niño. »

Le contenu continue ci-dessous
BILANJANVIER3

Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Nicolas Lessard, météorologues.


À VOIR ÉGALEMENT : Il s'enfonce dans une tempête aux allures tropicales