Les tropiques se réveillent : Gabrielle ouvre le bal
La septième tempête nommée de la saison atlantique des ouragans s’est formée ce matin. Gabrielle tourbillonne au beau milieu de l’Atlantique, loin de toute côte pour l’instant, et progresse vers le secteur des Bermudes.
Un possible ouragan en devenir
Classée tempête tropicale par le National Hurricane Center (NHC) des États-Unis, Gabrielle devrait prendre une trajectoire générale vers le nord-ouest à court terme. On prévoit que le système pourrait atteindre le seuil d’ouragan de catégorie 1, mais rien n’indique un risque pour les terres dans un horizon de cinq jours. Les Bermudes restent toutefois à surveiller en début de semaine prochaine.

Un facteur limitant
Le cisaillement des vents demeure un frein à une intensification rapide au cours des prochains jours, ce qui limitera la vigueur de Gabrielle même au-dessus d’eaux encore chaudes. À l’est, une onde tropicale près des côtes africaines montre aussi un potentiel de développement faible (~20 %), signe que la machinerie tropicale pourrait être en train de redémarrer graduellement.

Une saison en retard… pour l’instant
Autre indice d’une saison en retard : l’énergie cyclonique accumulée (indice ACE), qui synthétise l’intensité et la durée de tous les systèmes, n’atteint qu’environ 52 % de la normale en date du 17 septembre. Même le calendrier est en décalage : en moyenne, la 7e tempête nommée apparaît le 3 septembre. Gabrielle arrive donc avec une quinzaine de jours de retard sur la moyenne.


Attention : une accélération encore possible
Ce démarrage timide n’exclut en rien un réveil marqué. « L’an dernier, à pareille date, nous en étions aussi à Gordon, la 7e tempête. Entre la mi-septembre et la mi-octobre, il s’est formé six systèmes tropicaux, dont cinq ouragans », rappelle le météorologue Réjean Ouimet.

Les données historiques montrent que cette période donne en moyenne trois tempêtes et deux ouragans. 2024 avait donc nettement surperformé sur ce créneau, alors même que son début de saison n’avait pas été particulièrement actif. « 2024 s'est finalement avérée être la plus grosse saison depuis 2020 et Milton, début octobre, s’est imposé comme la plus forte tempête à toucher terre cette année-là. »
Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue.