La Niña dans l'Atlantique? Un phénomène inattendu change la donne
L’océan Atlantique est étonnamment calme cet été et un phénomène peu commun pourrait bien en être la cause.
Un contraste marqué entre Atlantique et Pacifique
Depuis plusieurs semaines, l’activité tropicale est en veilleuse du côté de l’Atlantique, alors que le Pacifique enchaîne les systèmes nommés. L’ouragan Iona a brièvement atteint la catégorie 3, deux tempêtes tropicales sont actuellement actives, et deux zones présentent un important potentiel de développement. Heureusement, ces systèmes ne posent aucun risque pour les terres habitées pour l’instant.

Une anomalie froide rare au large de l’Afrique
Pendant que le Pacifique s’agite, l’Atlantique semble freiné. Et une explication surprenante pourrait se cacher sous la surface : un potentiel épisode de La Niña dans l’Atlantique.
Habituellement, La Niña est un phénomène associé au Pacifique, caractérisé par un refroidissement des eaux équatoriales. Mais cet été, ce type d’anomalie froide s’est installé en juin et en juillet dans l’Atlantique, entre les longitudes 0° et 30° ouest. Des alizés plus forts que la normale poussent l’eau de surface vers l’ouest, favorisant la remontée d’eaux profondes plus froides.

Moins de vapeur d’eau, moins de tempêtes
L’effet de ce phénomène peut se résumer ainsi : une température de l’eau plus basse signifie moins d’évaporation et donc moins de vapeur d’eau disponible dans l’atmosphère. Or, c’est justement cette vapeur qui alimente les systèmes tropicaux à l’origine des tempêtes et des ouragans. Sans elle, l’activité tropicale s’effondre.

L’énergie cyclonique accumulée depuis le début de la saison dans l’Atlantique est bien en-deçà de la normale (1,5 contre une moyenne de 9,6), malgré quelques systèmes modestes observés plus tôt qu’à l’habitude.

La saison des ouragans pourrait s’activer… ou pas
Pour l’instant, on parle seulement d’une potentielle La Niña atlantique, puisque le phénomène doit persister pendant trois mois pour être officiellement reconnu. Juin et juillet correspondent déjà aux critères. Si la tendance se poursuit en août, le phénomène sera confirmé.
Les modèles suggèrent que l’atmosphère deviendra plus favorable au développement tropical d’ici la mi-août, mais tant que cette anomalie froide perdure, la saison des ouragans pourrait rester moins active que la normale.
Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue