Feux de forêt au Canada : un risque qui se déplace

L’Ouest canadien fait tristement beaucoup parler de ses feux de forêt, notamment en raison de la fumée qui se propage vers d’autres continents. Les régions de l’est du pays s’en tiraient plutôt bien cette saison, mais voilà que le risque d’incendie se déplace. Explications.

Un pays, deux réalités

Le Canada est littéralement scindé en deux. Comment le dire autrement lorsqu’on parle de la situation des feux de forêt? L’un des côtés du pays, l’ouest, connaît tragiquement une saison des feux de forêt particulièrement active. Si on voyage à l’autre extrémité, dans l’est, on peut observer que ces secteurs ont été relativement chanceux jusqu’à maintenant, en ce qui concerne la situation des incendies de végétation sur leur territoire. Plus précisément, en prenant en considération la moyenne des 25 dernières années, la Saskatchewan et le Manitoba s’illustrent clairement comme les provinces où la situation peine à être maîtrisée. En revanche, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard semblent avoir une activité quasi inexistante, cette année.

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L’est du pays à l’abri des feux?

Cette saison, l’est du pays est sous sa normale, en termes de superficie brûlée. Pour les secteurs des Maritimes, ce sont des chiffres assez bas et le Québec est vraiment dans une classe à part. On peut remarquer une différence frappante entre les données enregistrées cette année et la moyenne des 25 dernières années : la Belle Province est à environ 50 kilomètres carrés de superficie brulée, en comparaison avec ses 4000 kilomètres carrés habituels.

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Mais attention, une petite tendance semble se dessiner à l’horizon et pourrait bien, malheureusement, changer la donne…

D’un océan à l’autre

Deux nouvelles se démarquent en ce qui concerne les incendies de forêt canadiens… Commençons avec la bonne : un certain répit est attendu pour les Prairies. En effet, le risque de feu y est présentement assez bas, ce qui fera un bien fou à ces secteurs qui ont encore de très nombreux feux actifs. Et la mauvaise nouvelle, maintenant? « Le risque plus élevé d’incendie de forêt s’est déplacé, en quelque sorte, vers les secteurs plus à l’est du pays. On parle d’un risque extrême par endroits », mentionne Alexandra Giroux, météorologue.

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Une sécheresse persistante, l’absence de précipitations importantes et des températures particulièrement chaudes contribuent à rendre la situation plus fragile au Québec, mais également dans les Maritimes. D’ailleurs, environ 3000 personnes ont dû évacuer leur domicile en raison de feux de forêt à Terre-Neuve-et-Labrador. Les autorités ont notamment déclaré l’état d’urgence régional dans toute la péninsule de Bay de Verde. Puis au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard, des interdictions de brûlage sont en vigueur.

L’ouest du pays reste tout de même le secteur avec le plus de feux actifs, en ce moment. « Et en faisant ces comparaisons entre les provinces et les territoires, il ne faut pas oublier que ce ne sont pas les mêmes superficies ni une densité de population similaire, entre de grandes provinces de l’ouest et quelques plus petites régions de l’est du pays », souligne Alexandra Giroux.

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La situation reste à surveiller de près, au cours des prochains jours.

Avec la collaboration d'Alexandra Giroux, météorologue.

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