Double menace dans le Pacifique : la pire n’est pas celle qu’on pourrait croire
Les eaux du Pacifique équatorial se refroidissent et La Niña a de bonnes chances de s’installer d’ici l’hiver. Mais le signal le plus influent pour notre météo pourrait bien venir d’ailleurs…
La Niña s’installe, mais (probablement) pas pour longtemps
L’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) estime qu’un passage de conditions neutres à La Niña est probable dans les prochains mois, avec 71 % de chances pour octobre-novembre-décembre 2025. La probabilité reste importante, mais elle diminue à 54 % pour décembre-janvier-février, signe d’un épisode faible et possiblement bref.

On parle de conditions de La Niña lorsque la température de l’eau dans le Pacifique équatorial demeure d’au moins 0,5 °C sous la normale pendant plusieurs mois consécutifs. El Niño est l’inverse chaud de La Niña.
Des effets possibles jusqu’au Québec
Ces phénomènes peuvent avoir des effets marqués sur les régimes météorologiques mondiaux. Lors d’un épisode classique de La Niña, on s’attend souvent à des températures sous les normales dans l’Ouest canadien, tandis qu’une trajectoire de tempêtes plus active se met en place sur les Grands Lacs et l’Est du Canada.

Mais tous les signaux pointent vers un épisode très faible de La Niña, ce qui pourrait atténuer les effets normalement attendus.
La deuxième menace : le Pacifique Nord qui surchauffe
Entre l’Asie et la côte Ouest nord-américaine, les températures de surface de la mer présentent des anomalies chaudes généralisées. Celles-ci pourraient favoriser la mise en place d’une crête persistante près de l’Alaska et décaler le courant-jet vers le nord. Cela pourrait signifier un régime plus doux et moins actif sur une grande partie de l’Amérique du Nord.

Attention toutefois : à mesure que la saison froide s’installera, cette canicule marine pourrait amener des effets plus désagréables jusqu’au Québec. « Le renforcement du gradient thermique nord-sud fait onduler davantage le courant-jet et favorise des crêtes qui remontent vers l’Alaska », indique Doug Gillham, prévisionniste en chef de The Weather Network.

« Cela ouvre la porte à des déferlements d’air arctique de l’autre côté du courant-jet, donc sur le Canada, d’abord à l’ouest et au centre, avec un risque que ces poussées se propagent jusqu’à l’est. »
En bref, La Niña s’annonce plutôt discrète, mais la canicule marine du Pacifique Nord pourrait bousculer la météo des prochains mois.
Avec la collaboration de Nicolas Lessard, météorologue