Comment les animaux survivent aux feux de forêt

Le Québec connaît la pire saison de feux de forêt de son histoire. On mesure souvent les impacts humains et économiques, mais on en sait très peu sur les effets sur la faune.


Des effets sur des décennies

On mesure habituellement les effets des incendies de forêt en hectares ou en dollars. Mais selon Karen Hodges, professeur de conservation écologique à l'université de Colombie-Britannique (UBC), l'attention devrait plutôt porter sur « les changements sur l'habitat de la faune durant les décennies qui suivent un feu de forêt. »

« C'est ce qui affectera la récupération de la faune, le retour à un semblant de normalité pour la population durable et l'écosystème. » Selon madame Hodges, « la recherche est orientée vers ce qui se produit après que le feu est éteint. La suite des choses pour les jours, les semaines, les décennies qui suivront. »

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Manque de données

On ne sait rien entre autres, sur l'effet de la fumée sur les poumons des animaux. On croit que les feux peuvent affecter la migration des oiseaux. Quelques observations suggèrent que certaines espèces retardent leur voyage, ou en modifient la trajectoire selon les panaches de fumée.

« On sait que des animaux meurent durant les feux de forêt. Après les incendies du parc de Yellowstone en 1988, on a retrouvé des carcasses d'ours, de wapitis et de bisons qui avaient péri dans les flammes. » Selon Karen Hodges, « plus les feux sont intenses et leur propagation est rapide, plus les animaux risquent de périr. » Mais plusieurs animaux quittent leur habitat dès l'apparition de fumée. D'autres, comme la plupart des reptiles et amphibiens, réussissent à survivre sous la terre, à l'abri de la chaleur.

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La vie reprend

Chose certaine, la vie reprend rapidement dans une forêt brûlée. C'est même nécessaire à l'évolution de l'écosystème. Mais la saison des feux est de plus en plus longue, et ces derniers sont de plus en plus intenses. Il est donc crucial de mieux connaître leurs impacts sur la faune. On en sait très peu sur le taux de mortalité entre autres parce qu'on a très peu d'informations sur les populations animales avant que les feux se produisent. Ainsi, même avec des données sur la faune après un incendie, on ne pourrait en tirer la moindre conclusion.

Selon Lori Daniels, également professeur à l'Université de la Colombie-Britannique, « nous sommes devenus si habiles à maîtriser et éteindre les feux de forêt, que l'on perd la diversité qui apparaît après les incendies. » Les forêts sont plus homogènes, ce qui peut donner plus de carburant aux feux subséquents, qui seront donc plus intenses.

Des feux planifiés et contrôlés

Plusieurs experts favoriseraient des feux planifiés et contrôlés, un peu comme le font les communautés autochtones depuis des siècles. De telles mesures pourraient favoriser le reboisement, et même éradiquer des maladies ou des espèces invasives.

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Selon un article de Nathan Howes, publié par The Weather Network


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