Trois mythes sur les feux de forêt

Les médias du monde entier mentionnent les feux de forêt au Québec et au Canada ces derniers jours, surtout à cause de la fumée qui voyage jusqu'au centre des États-Unis. Voici trois mythes sur les feux de forêt qui vous étonneront peut-être.


Mythe nº 1

L'exploitation forestière réduit les risques de feux de forêt. Ce n'est pas ce que dit la science. Les compagnies forestières utilisent souvent cet argument : les coupes d'arbres empêchent les feux de se propager. Pourtant, selon plusieurs études, dont une récente de l'Oregon State University, c'est faux. Les restants des coupes d'arbres comme des troncs et des branches fournissent du carburant encore plus sec aux feux de forêt. L'absence d'ombre assèche la matière organique qui demeure au sol. Les feux sont ainsi plus intenses dans les secteurs exploités.

Mythe nº 2

Les feux de forêt ont toujours été un phénomène naturel inévitable. Oui, mais pas leur intensité ni leur étendue des dernières années. Il y avait beaucoup moins de feux de forêt entre 1930 et 1980. Pourtant, la technologie pour les détecter et les combattre était moins avancée. Aux États-Unis, la superficie totale de forêt brûlée a dépassé 2,5 millions d'hectares deux fois entre 1980 et 1999. Ce chiffre a été surpassé 10 fois entre 2000 et 2017. Les 10 pires années pour les feux de forêt depuis 1980 se sont toutes produites après 2004.

Mythe nº 3

Tous les feux de forêt sont des catastrophes et doivent être éteints rapidement. Pas tout à fait. Certains feux jouent un rôle crucial pour l'écosystème. Entre autres, l'espace libéré par les arbres brûlés permet à de nouvelles plantes de pousser. Les feux peuvent aussi éliminer des espèces invasives mal adaptées aux incendies. Plusieurs écologistes sont d'avis que l'on devrait laisser brûler plus de feux de forêt. La question délicate est : lesquels laisse-t-on aller, et lesquels doit-on éteindre?

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