Cette espèce a survécu neuf mois dans l'espace

Une mousse terrestre a survécu 283 jours dans l'espace et a réussi à germer de nouveau une fois sur Terre.


Le 20 novembre, des chercheurs de l’Université d’Hokkaido, au Japon, ont publié des résultats étonnants dans la revue iScience.

Pour comprendre de quoi il s’agit, il faut remonter plusieurs années en arrière, lorsque Tomomichi Fujita, professeur de sciences biologiques, et son équipe se demandent si les bryophytes, ces mousses capables de survivre dans des environnements particulièrement hostiles sur Terre, pourraient survivre dans l’espace. La souche qui les intéresse le plus est Physcomitrium patens, que l’on retrouve à très haute altitude, dans des régions extrêmement froides, ou encore dans le désert aride de la Vallée de la Mort.

Bon à savoir : Les bryophytes ont conservé beaucoup de caractères des premières plantes ayant colonisé la Terre ferme. Elles possèdent notamment des mécanismes contre la dessiccation (le fait de perdre de l’eau), ce qui leur permet de survivre dans une grande diversité de milieu.

Des mousses dans l'espace

Après plusieurs expériences menées en laboratoire, les chercheurs décident d'envoyer la fameuse mousse à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Plus précisément, ils envoient des sporophytes, la partie reproductive de la plante qui contient les spores et qui s’était avérée la plus résistante lors des précédents essais.

Une fois sur place, les sporophytes ont été placés à l’extérieur de la station, sur le module japonais « Kibo ». Ils sont restés ainsi 283 jours, soit près de neuf mois, exposés aux conditions de l’espace : rayonnements UV, variations extrêmes de température, vide et absence de gravité.

Retour sur Terre

À leur retour sur Terre, les chercheurs ont pu récupérer les spores pour les étudier. Ils ont été très surpris en constatant que non seulement 80 % d'entre elles avaient survécu, mais que parmi celles-ci, 91 % ont réussi à germer de nouveau. L'exposition prolongée aux conditions de l'espace n’a pas semblé affecter leur taux de germination.

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Les chercheurs espèrent que ces résultats pourront ouvrir la voie à de nombreuses applications dans le domaine de l'exploration spatiale et de la construction d'habitats extraterrestres. Ils imaginent déjà de futurs systèmes agricoles dans l’espace, sur la Lune, ou même sur Mars.


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