Une situation grave sévit au Canada, mais le Québec fait exception

Alors que les feux de forêt font rage dans l’Ouest canadien et le nord-ouest de l’Ontario, le Québec vit une saison étonnamment calme. Explications.

Un contraste frappant avec les Prairies

Au Canada, plus de 4000 feux de forêt ont déjà été recensés en 2025, et 744 étaient toujours actifs en date du 6 août. La majorité de ces incendies se trouvent en Saskatchewan, au Manitoba et dans le nord de l’Ontario. La fumée dégagée par ces feux, qui affligeait le Québec ces derniers jours, s’est même propagée jusqu’au Royaume-Uni et en France.

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Pendant ce temps, au Québec, « on est vraiment en dessous de la moyenne pour le nombre d’incendies ainsi que la superficie brûlée », indique Alexis Vazquez, météorologue. Seuls 5 incendies étaient actifs en date du 6 août.

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Un temps chaud et sec, mais une végétation protectrice

Depuis le 18 juillet, Montréal n’a reçu que 2,4 mm de pluie, un grave déficit. Pourtant, les indices de risque d’incendie, qui grimpent souvent rapidement au niveau extrême en début de saison des feux, demeurent surtout modérés à élevés pour l’instant. À noter l’île d’Anticosti et des secteurs bordant la baie James où le risque était extrême en date du 6 août.

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Le danger qu’un incendie se propage en forêt dépend beaucoup du type de végétation et à quel point elle est inflammable, paramètre qui varie selon les saisons et leur avancement. « Présentement, même dans le sud [où on a des conditions de temps sec depuis des semaines], on a encore une feuillaison verte », explique Melanie Morin, conseillère en prévention et aux communications à la SOPFEU.

« La végétation n’est pas aussi inflammable qu’au printemps, où les feuilles mortes et les herbes sèches réagissent rapidement à quelques jours d’ensoleillement. »

La prudence reste de mise

Avec la chaleur persistante et l'absence de pluie prévue dans les prochains jours, le risque pourrait continuer de grimper. « Même si les indices ne sont pas extrêmes, il faut rester vigilant », avertit Melanie Morin. « Un risque très élevé en juillet ou en août dans un secteur où il n’y a pas eu de précipitations depuis longtemps appelle à la prudence. »

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« Dans le sud, même un feu de 5 ou 10 hectares peut avoir de lourdes conséquences, parce qu’on est dans des zones plus habitées. »

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Elle rappelle qu’à mesure que l’été avance, les feux ont tendance à brûler plus en profondeur, en atteignant la couche d’humus. Et si août s’avère être un mois plutôt sec, les feuilles mortes qui tomberont à l’automne pourraient faire grimper les risques à nouveau. Au printemps, comparativement, la végétation sèche et volatile a tendance à s’enflammer, mais pas le sol qui demeure trempé, froid ou carrément gelé.

La météo a joué en faveur du Québec cette saison des feux

Si on observe du temps sec ces dernières semaines dans le sud et l’ouest du Québec, il faut se souvenir que la saison printanière et le début de l’été ont été marqués par des précipitations régulières sur une grande partie du territoire québécois. Résultat : le Québec a rapidement pu obtenir la protection d’un couvert forestier en santé, peu propice à l’éclosion de feux majeurs.

« On a eu peu de périodes d’assèchement critique et presque pas d’orages secs », précise Melanie Morin. Des orages secs, ou orages qui ne sont pas accompagnés de précipitations, sont dangereux pour le déclenchement d’incendies par la foudre.

En effet, on note cette année la quasi-absence de foudre responsable d’incendies. En temps normal, 20 % des feux sont causés par la foudre. En 2025, ce chiffre est tombé à seulement 4 % jusqu’à maintenant.

Avec la collaboration d'Alexis Vazquez, météorologue