
Les moustiques sont maintenant partout sur la planète… ou presque
Vous voulez fuir les moustiques? Jusqu'à cette année, vous aviez le choix entre l'Islande et l'Antarctique. Il ne vous reste maintenant que l'Antarctique.
La fin d’une ère sans moustiques
L’un des derniers territoires au monde à avoir échappé aux moustiques vient de perdre ce statut. Des spécimens du genre Culiseta annulata ont récemment été découverts en Islande, marquant une première dans l’histoire moderne du pays. Notons que cette espèce est très près des moustiques que l’on retrouve au Québec, les fameux « maringouins ».
Une découverte inattendue
L’annonce provient de l’Institut islandais des sciences naturelles, après la capture de trois moustiques, deux femelles et un mâle, près de Kiðafell, dans la région de Kjós, au nord-ouest de Reykjavik. Les insectes ont été piégés par hasard dans une installation conçue pour étudier les papillons nocturnes. Les experts confirment qu’il s’agit d’une espèce commune en Europe du Nord, capable de résister à des températures relativement basses. Si sa présence n’implique pas encore une installation durable, elle constitue une première biologique majeure pour le pays.

Photo : Rapha Wilde
Un équilibre fragile
Jusqu’ici, l’Islande était considérée comme un territoire naturellement protégé contre les moustiques. Le froid persistant, les hivers longs et surtout les cycles répétés de gel et de dégel rendaient impossible la survie des larves. Les œufs déposés dans les mares ou les tourbières n’avaient pas le temps de se développer avant d’être détruits. Cette année cependant, les conditions ont été différentes : une succession de semaines plus douces, un sol resté humide plus longtemps, et des plans d’eau moins perturbés. Ces facteurs auraient permis à quelques individus de compléter leur cycle de vie, un événement rare, mais pas forcément durable.
Mystérieux parcours
Les chercheurs islandais se montrent prudents : rien ne prouve encore que le moustique puisse s’établir de façon permanente sur l’île. Il s’agit peut-être d’une introduction ponctuelle, facilitée par le vent, un navire ou un avion. Plusieurs insectes arrivent ainsi chaque année sans forcément survivre à l’hiver. Les laboratoires du pays étudieront au cours des prochains mois si la reproduction est possible localement ou si ces spécimens n’étaient qu’un épisode isolé.

Photo : Josh Reid
Un symbole, mais surtout une curiosité
Si cette observation attire autant l’attention, c’est parce que l’Islande figurait parmi les rares endroits du globe épargnés par les moustiques, un trait distinctif souvent cité par les voyageurs. Cette découverte n’annonce pas pour autant une invasion imminente. Elle rappelle plutôt la souplesse de la nature et sa capacité à explorer de nouveaux milieux, même les plus inattendus. Pour les Islandais, la nouvelle a de quoi surprendre : dans ce pays où l’on pouvait camper sans piqûres ni répulsif, un petit bourdonnement vient d’entrer dans l’histoire.
