
Espèces envahissantes : 3 milliards de pertes pour l'économie du pays
Des milliards de dollars sont perdus chaque année dans l’économie canadienne en raison de l’impact des espèces envahissantes. Mais on peut agir pour freiner cette tendance.
Couverture : une lamproie marine
Photo : Agence canadienne d'inspection des aliments
Un peu partout
Certaines peuvent sembler inoffensives, parfois même jolies, voire mignonnes, mais les espèces envahissantes drainent l’économie canadienne de jusqu’à 3 milliards de dollars par an. Qu’il s’agisse d’étouffer les cultures ou de ravager les forêts, elles exercent une énorme pression sur l’agriculture, la foresterie et la pêche.

Une lamproie marine
Photo : Agence canadienne d'inspection des aliments*
Des centaines d'espèces
Toutes les espèces non indigènes ne sont pas nuisibles. Toutefois, lorsqu’une plante, un insecte ou un parasite menace la santé humaine, l’économie ou l’environnement, elle est considérée comme envahissante. Le Canada compte plus de 250 espèces réglementées au niveau fédéral, et les chercheurs en surveillent plus de 1 400 autres.
Lamproie marine
Le poisson illustré en couverture est une lamproie marine. Selon Pêches et Océans Canada, la lamproie marine est une espèce indigène de l'Atlantique. Elle se retrouve le long de la côte nord-américaine depuis Terre-Neuve-et-Labrador jusqu'en Floride, et se rencontre également dans l'Atlantique Nord-Est, la mer Baltique, la mer Adriatique et la Méditerranée. Elle vit en mer mais se reproduit en milieu fluvial. Toutefois, les populations du lac Champlain, des lacs Finger et des Grands Lacs passent toute leur vie en eau douce. Signalée pour la première fois dans le lac Ontario en 1835, la lamproie marine était retrouvée dès 1921 dans le lac Érié, où elle avait pénétré en passant par le canal Welland, et elle s'était établie dans les cinq Grands Lacs dès 1938. Dans les lacs Supérieur, Michigan et Huron, elle a infligé des dommages considérables aux stocks de touladis et de corégones indigènes. Depuis 1956, la Commission des pêcheries des Grands Lacs, dont le MPO est l'agent canadien, exécute un programme binational de lutte contre la lamproie marine.
Des conditions avantageuses
La facture est salée : les agriculteurs perdent 2,2 milliards de dollars par an à cause des dommages aux cultures, et les insectes envahissants détruisent environ 720 millions de dollars de bois chaque année. Les changements climatiques augmentent la propagation des espèces envahissantes. Leur habitat se retrouve souvent élargi, et la saison douce allongée.
« De façon générale, nous encourageons la déclaration de toute espèce envahissante »,
explique Emily Posturero, coordonnatrice du développement de programmes au Invasive Species Centre.
« Et en fait, même si elle est commune, il est utile de la signaler, car cela nous aide à mieux comprendre la répartition et les déplacements des espèces envahissantes. »

Photo : Garde côtière canadienne
C’est pourquoi le signalement précoce est si important.
« Il faut absolument des photos, ce qui est très facile à faire avec un téléphone intelligent », précise Posturero. « Un site souvent utilisé s’appelle EDDMapS — le système de détection précoce et de cartographie de la distribution. Un autre, tout aussi courant, est iNaturalist, accessible en ligne ou sous forme d’application. »
On peut agir
Ainsi, si vous repérez quelque chose d’inhabituel, ne le touchez pas. Prenez une photo, notez l’emplacement, et signalez-le via EDDMapS, iNaturalist ou le site Web de votre province. Des fermes aux forêts, chaque signalement compte. Une simple photo et quelques clics peuvent contribuer à protéger les écosystèmes du Canada, et à économiser des milliards de dollars.
Selon un article publié par Lauren O'Neil pour The Weather Network
