56 263 déversements d'eaux usées dans des lacs et rivières

Les déversements d'eaux usées dans nos lacs et rivières sont très fréquents et il est impossible de savoir combien de millions de litres ça représente. Voici quand même quelques statistiques éclairantes.


Plus de 150 déversements par jour

Ça s'est produit 57 263 fois en 2022 : une ville ou une municipalité a déversé des eaux usées sans traitement dans des lacs et des rivières du Québec. Il est impossible de savoir combien de litres ça représente, car trop de municipalités n'ont pas d'enregistreur électronique de débordement, comme c'est pourtant prescrit depuis 2014. D'ailleurs, le ministère de l'Environnement n'a imposé que 6 sanctions aux 194 villes et municipalités en infraction.

Une amélioration insuffisante

Évidemment, les déversements d'eaux usées sont une menace pour les espèces aquatiques et la biodiversité. Malgré une légère amélioration, la Montérégie est la région qui présente l'intensité des déversements la plus élevée depuis 2017, jusqu'à six fois plus importante que Montréal en 2022. L’intensité tend à augmenter notamment au bassin de La Prairie (qui comprend La Prairie, Delson, Candiac, Saint-Constant, Sainte-Catherine), à Saint-Hyacinthe, à Saint-Jean-sur-Richelieu, à Saint-Bruno-de-Montarville et à Châteauguay. La Prairie a fait preuve d’audace en imposant un moratoire sur le développement immobilier sur son territoire pour limiter la pression sur son réseau. Elle recherche des solutions à long terme et est un exemple de saine gestion environnementale.

Quelques bonnes notes

Parmi les 10 plus grandes villes de la province, Trois-Rivières, Longueuil et Terrebonne affichent respectivement les meilleures améliorations pour la période 2017-2022. Parmi toutes les villes et municipalités, les meilleures améliorations vont à Plessisville, Beauharnois et Sainte-Marie. À l’opposé, Thetford Mines, La Tuque et Lacolle présentent les dégradations les plus importantes. Notons que le Québec n'a actuellement aucun objectif global de réduction des déversements d'eaux usées. Le ministère de l'Environnement demande simplement aux municipalités de ne pas augmenter le nombre de déversements au-delà des chiffres de 2013. Il leur accorde jusqu'en 2030 pour y arriver.

Le travail de la Fondation Rivières

Le palmarès des villes et municipalités selon l'indice de déversement par habitant est développé par la Fondation Rivières et s'appuie sur les données du ministère de l'Environnement disponibles depuis 2017. C'est un indicateur qui tient compte de la durée des déversements et de la taille de l'ouvrage qui déborde. Pour les ouvrages non pourvus d'un enregistreur électronique de débordement, une durée de déversement de 24 heures a été appliquée. Les villes de Huntingdon, Chandler, Thetford Mines, Saint-Hyacinthe, Farnham et Gaspé font partie des 10 ayant les plus hautes intensités par habitant. Parmi les villes qui ont 10 ouvrages ou plus, Bécancour, Boisbriand, Lac-Brome, Rigaud, Rivière-du-Loup, Saint-Marc-des-Carrières et Charlemagne font belle figure.

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