Un poisson vampire nage encore dans les Grands Lacs
Quel plaisir de nager, lors de chaudes journées d’été! Oui, la baignade est souvent bien agréable… sauf pour les poissons qui vivent dans les Grands Lacs. En effet, une espèce invasive y mène la vie dure aux autres poissons. Heureusement, la situation serait en voie d’être maîtrisée. Faites connaissance avec le poisson vampire!
Une arrivée menaçante dans les eaux canadiennes
C’est en 1897 que la première version de l’histoire du comte Dracula, certainement le vampire le plus célèbre de tous, a été publiée sous forme de roman. Eh bien, c’est un peu plus tôt, quelque part dans les années 1830, que les lamproies marines ont fait leur apparition dans les Grands Lacs, depuis l’océan Atlantique. Cette autre créature vampirique est, pour sa part, une grande menace pour les poissons. Durant les années 1950, le Canada et les États-Unis ont mis en place des mesures pour contrôler la population de lamproies marines. Pourquoi? Car l’espèce invasive nuit grandement à l’écosystème des Grands Lacs. En effet, environ un seul poisson sur sept qui se fait attaquer par une lamproie marine en vient à survivre. Au cours de sa vie, une lamproie peut tuer jusqu’à 18 kg de poissons.

Un réel monstre qui hante les cauchemars des poissons
Les poissons rêvent-ils? Nous n’avons pas pour mission de répondre à cette question aujourd’hui, mais s’ils faisaient des cauchemars, on a une petite idée concernant le monstre qui pourrait les hanter. La lamproie marine tue pratiquement toutes ses proies (plus de 80% d’entre elles). Avec sa taille impressionnante, une centaine de dents, une langue pointue qui perce les écailles et une enzyme qui empêche le sang de coaguler, elle est certes terrifiante. Une fois accrochée à sa victime, la lamproie peut s’en nourrir pendant des mois. Un poisson peut même passer sa vie avec la compagnie indésirable d’une ou plusieurs lamproies collées à lui. Et s’il a la chance de réussir à s’en débarrasser, ses plaies lui seraient fort probablement fatales. Quel cauchemar!

D’ailleurs, il existe quatre espèces de lamproies indigènes présentes dans les Grands Lacs : la lamproie d’Amérique, la lamproie brune, la lamproie argentée et la lamproie du Nord. Quatre espèces, mais un seul mot d’ordre règne parmi les poissons : il vaut mieux se tenir loin de toutes les lamproies!
Des bonnes nouvelles à l’horizon
Heureusement, les mesures mises en place pour en contrôler le nombre dans les Grands Lacs fonctionnent assez bien, malgré un certain recul pendant la pandémie de COVID-19. Il est estimé que la population de lamproies marines y aurait diminué d’environ 90%. Des opérations spéciales de contrôle se poursuivent jusqu’en octobre, notamment dans le lac Érié.

Crédit photo : Facebook/Bellesisle Watershed Coalition
Une autre bonne nouvelle, en terminant? Ce poisson vampire ne s’intéresse habituellement pas aux humains (contrairement à la légende de Dracula)! En revanche, la lamproie marine peut accidentellement s’accrocher à des personnes, souvent quand celles-ci nagent. À noter que sa blessure n’est toutefois pas mortelle pour les humains, même si elle peut être douloureuse.
Sources : The Weather Network et Great Lakes Fishery Commission
