
Quand l’hiver devient extrême, voici ce qui peut arriver
Des hivers qui en donnent plus que le client en demande.
Hiver froid
Un hiver que l'on pourrait qualifier d'épique est mémorable par définition. Il se distingue par des événements extrêmes. Trois éléments sont mis en scène lors de telles saisons : la présence du froid, des événements qui se produisent à répétition et des événements à caractère catastrophique. Deux cas viennent à l'esprit : 2008 et 2012.
« Ces éléments font en sorte qu’un hiver se démarque pour les mauvaises raisons, indique Réjean Ouimet, météorologue. Le froid est un élément essentiel qui ouvre la porte à différents types d’excès, qu’il soit constant lors d’un hiver glacial ou occasionnel pour ouvrir la porte au verglas catastrophe. Il n’est jamais loin quand on parle d’un hiver épique. »

Bordées répétées
Les bordées de neige ou 15 cm et plus surviennent en moyenne 28 fois par saison à l'échelle de la province. Ces importantes accumulations font partie de l'hiver et les Québécois y sont habitués. Toutefois, une série de bordées peut représenter un fardeau contribuer à rendre une édition mémorable, comme en 2019 et en 2022. Dans ces deux cas, les hivers ont été froids.
« La répétition se manifeste par des événements météo qui se déroulent en séquence, précise Réjean Ouimet. Pris isolément, ce sont des inconvénients, lorsqu'ils sont regroupés ils peuvent dégénérer l’hiver. L’hiver 1971 a été record en quantité de neige et le demeure à ce jour entre autres à Montréal. La métropole a reçu neuf bordées : c’est plus du double de la normale. La fameuse tempête du siècle des 4 et 5 mars a joué le rôle de catastrophe avec plus de 45 cm de neige, des dizaines de morts et le sud du Québec complètement paralysé. »

La catastrophe
Un événement catastrophique suffit pour s'inscrire dans la mémoire collective. L'exemple le plus frappant : le grand verglas de 1998. La pluie verglaçante survient à plusieurs reprises durant un hiver normal au Québec. Cet hiver a été doux, mais le froid s'est manifesté durant les précipitations verglaçantes. Toutefois, la répétition a causé la catastrophe de 1998. En effet, 100 mm de verglas se sont accumulés par endroits durant environ une semaine. C'est la succession de trois gros systèmes jumelée à un contexte atmosphérique bien particulier qui ont rendu possible cet événement remarquable.
« La catastrophe est parfois la résultante d'une manifestation de froid ou de répétition de phénomènes, estime Réjean Ouimet. Ceci peut propulser l’hiver en question dans l’histoire. »

Avec la collaboration de Kevin Cloutier et Réjean Ouimet, météorologues.