Neige : il n’y a pas que les centimètres qui comptent

Quand une tempête de neige approche, beaucoup portent leur attention sur le nombre de centimètres attendus. Pourtant, ce chiffre ne raconte qu’une partie de l’histoire.


En bref :

  • Le type de neige influence autant - sinon plus - les risques que les quantités;

  • Neige poudreuse : visibilité réduite, poudrerie et chaussées extrêmement glissantes;

  • Neige lourde : poids important, pannes, dommages aux bâtiments et risques accrus pour la santé des pelleteurs;

  • Entre les deux, la neige « classique » n’est pas sans conséquences.

Tous les centimètres ne se valent pas

La hauteur de neige qui s’accumule au sol dépend de la température en surface, mais aussi de la température en altitude, là où les cristaux se forment, et du vent qui accompagne l’épisode.

Pour une même quantité d’eau, la neige peut se poser en mince tapis blanc ou former une grosse bordée. Un centimètre d’eau (10 mm) donne environ 10 cm de neige dans une situation typique, mais ce ratio peut doubler lorsqu’il fait très froid et que la neige est poudreuse et légère, ou diminuer de moitié lorsque la neige est collante et lourde.

types de neige

Cette variabilité explique pourquoi se concentrer uniquement sur les centimètres annoncés peut parfois donner une fausse impression des risques à venir.

La neige poudreuse : une légèreté trompeuse

Par temps très froid, la neige devient fine et sèche. Sa légèreté la rend très facile à soulever par le vent. C’est alors qu’on doit s’inquiéter d’épisodes de poudrerie qui peuvent réduire la visibilité, même sur les routes dégagées, en quelques instants.

Autour de -10 °C et plus bas, un enjeu supplémentaire se pose : l’efficacité du sel pour faire fondre la neige baisse drastiquement. Elle peut alors créer des surfaces très glissantes même lorsque les accumulations sont modestes.

La neige lourde… de conséquences

Près du point de congélation, la neige est mouillée et collante. C’est la fameuse « neige à bonhomme ». Si elle a ce côté bon enfant, la neige collante peut tout de même causer d’importants dommages. Son poids peut rompre des branches, comme on l’a vu en début novembre, alors qu’elle s’était ajoutée au poids des feuilles dans le sud du Québec lors d’une bordée hâtive.

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Elle peut donc provoquer des pannes électriques ou endommager des véhicules stationnés. Lorsqu’elle s’accumule en grande quantité, elle augmente aussi le risque d’affaissement des toits et peut glisser soudainement des structures, représentant un danger pour les passants.

S’ajoutent à cela les risques pour la santé lorsqu’on tente de s’en débarrasser. Déplacer une neige lourde demande un effort considérable. Les blessures au dos sont fréquentes, mais le danger le plus redouté demeure l’augmentation du risque de crise cardiaque.

La neige « classique » n’est pas sans risques

Entre ces deux extrêmes se trouve la neige dite « classique », celle qui s’accumule selon le ratio d’environ 10 pour 1. Elle représente le scénario le plus courant, mais elle n’est pas exempte de conséquences.

Selon l’intensité des chutes, la présence de vent et les variations rapides de température, elle peut tout autant compliquer les déplacements et provoquer des conditions routières dangereuses.

Pourquoi il importe de faire la distinction

Comprendre le type de neige prévu lors d’un événement météorologique permet d’anticiper les risques concrets : conditions difficiles pour les déplacements, pannes possibles, blessures, dommages aux structures, etc. La neige n’est pas un phénomène uniforme, et ses conséquences non plus.

Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue.