Inusité : décembre pourrait être le pire mois de l’hiver
Quand décembre dérape, c'est peut-être le pire mois de l'hiver. Prévision.
Décembre change
Dans un contexte où le climat change au Québec, décembre est celui qui a été le plus chamboulé depuis une trentaine d'années. L'hiver qui tarde à s'installer, le temps doux et la pluie sont des scénarios de plus en plus fréquents, surtout dans le sud de la province.
« Le mois de décembre est plutôt exotique par les temps qui courent, explique Réjean Ouimet, météorologue. Il n'est pas rare de voir l’hiver qui prend son temps au lieu de prendre ses aises au Québec. Des froids qui tardent et des bordées vite remplacées par de la pluie. Sans parler des excès de douceur qui nous font vivre des températures habituelles en octobre plutôt qu’en décembre. »
L'hiver commence en lion
Même si cette possibilité se fait rare, le premier mois de l'hiver météorologique peut devenir la pire période de la saison en ce qui concerne les températures. En 2023, décembre a donné lieu aux premières manifestations hivernales avec du froid et de la neige en quantités importantes. Toutefois, nous connaissons la suite : l'hiver a pris une pause jusqu'au printemps.
« Ceci n'empêche pas des dérapages, poursuit Réjean Ouimet. Montréal reçoit 35 cm le 3 décembre 2023, par exemple. Un record de tempête aussi hâtive d’une telle ampleur. Des poussées de froid quand on sort à peine d’un automne exceptionnellement doux. Le vortex polaire, après une incursion rapide en décembre, se replie avec force au nord et c’en est fait des grands froids pour le reste de la saison. On a alors un mois de décembre qui est le pire de l’hiver. »
Quand décembre dérape
Lorsque l'on décortique le scénario suivant, les six mois les plus froids à Québec, décembre peut donner le ton à la saison en entier. De fait, dans la majorité des cas, c'est février qui prend la relève en ce qui concerne les températures froides et non janvier.
« Janvier a été plus froid que la normale à une reprise sur une possibilité de six cas, précise Réjean Ouimet. Quant à février, tout comme l’hiver dans son ensemble c’est quatre en six sous la normale. Ici, décembre a donné le ton à la saison et ce fut confirmé en février. »
Hiver en prolongation?
Cette croyance qui veut que l'hiver se venge en se prolongeant de façon interminable existe. Si l'on considère les situations où décembre a été plus froid, l'on pourrait penser que les conditions hivernales s'étirent plus longtemps en mars. Eh bien non, heureusement pour nous.
« En prenant les mois de décembre qui ont été les plus froids, on a vu le mois de mars être plus doux que la normale, affirme Réjean Ouimet. Donc, pas de prix à payer en fin de saison. »
Avec la collaboration de Kevin Cloutier et Réjean Ouimet, météorologues.
