
Février : une première à Montréal depuis 54 ans
Si vous n'aimez ni le froid ni la neige, vous serez content que février déguerpisse. Bilan.
La fin d'une tendance
Les températures de février ont été exceptionnelles à deux égards. Tout d'abord, c'est normalement janvier qui est le mois le plus froid de l'année. Février a l'habitude de ramener les températures de la saison vers les normales. Pourtant, février a été le mois le plus froid de l'hiver. Ensuite, alors que les 13 mois précédents ont été plus chauds que la moyenne des dernières années, février a été plus froid que la moyenne. Et ça n'a même pas été serré. La température moyenne du mois a été plus froide que la normale dans la plupart des régions du Québec.

L'est y échappe
Toutefois, l'est du Québec a échappé à cette tendance vers le froid. Dans le Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et sur la Côte-Nord, les températures ont été au-dessus de la moyenne. Ce genre d'hiver avec deux réalités au Québec n’est pas commun. Les précédents remontent à 2004, 2001 et 1996. Il est intéressant de noter que deux de ces hivers ont été marqués par le phénomène de La Niña, tout comme cette année.

Rempli de contradictions
Février a aussi été plein de surprises et de contradictions. Même s'il a été le mois le plus froid de l'hiver et le seul mois plus froid que la moyenne mensuelle depuis plus d'un an, les records de douceur ont été 11 fois plus nombreux que les records de froid. En fait, un seul record de froid a été battu au Québec cet hiver et c’est à Sept-Îles le 22 janvier qu'il a fait -37,9°. Ce fut la journée la plus froide depuis l’hiver 2014 de ce côté. C'est donc une contradiction dans une contradiction, car Sept-Îles a été une rare ville avec un mois de février plus chaud que la moyenne.

Moins de douceur
Février marque habituellement une remontée des températures au cours de la seconde moitié du mois. C’est ce qui s’est passé en 2025, mais avec moins d’ampleur que d’habitude. À Montréal notamment, on a observé une remontée de 2° plutôt que les 2,7° habituels. Et encore, il s'agit là d'une conséquence du redoux in extremis dans les derniers jours du mois. Tout au long de l'hiver, les jours doux ont été plus rares que de coutume. À peine plus d’une vingtaine de journées avec un maximum à plus de 0° à Montréal, alors qu'en temps normal, on en compte une trentaine. L’hiver dernier, on en a eu 47.

Deux grands absents
D’autres grands absents cet hiver ont été la pluie et, surtout, le verglas. Personne ne va se plaindre d'en avoir eu à peine 16 journées à l’échelle du Québec, alors que la moyenne des dernières années est de 41 journées verglacées.
Festin de neige
Ceux qui aiment la neige ont été servis à satiété en février. La saison s’est déroulée avec de nombreuses petites accumulations. De fait, c'était un hiver peu neigeux… jusqu'au week-end de la Saint-Valentin qui nous a réservé deux tempêtes coup sur coup les 13 et 16-17 février. Jusqu’à 126 cm de neige se sont accumulés en quelques jours. Il est probable que cet événement reste dans la mémoire collective comme l'une des tempêtes épiques de l’histoire du Québec.

Gaspé connaît un des mois de février les plus enneigés des 50 dernières années en frôlant les 140 cm de 2013. Il est tombé 137 cm de neige sur la ville en février 2025. Montréal a reçu plus de 100 cm au cours du mois, une première depuis décembre 2007. Et il s'agit du mois de février le plus neigeux depuis l’hiver record de neige en 1971. Notons que quelques jours après ce mois de février très enneigé, Montréal avait été frappé par la fameuse « tempête du siècle » des 3 et 4 mars 1971.

Le grand rattrapage
On a donc un hiver en mode rattrapage de neige. Pour plusieurs régions du Québec, on se rapproche de la normale grâce au mois de février. Le total de neige au sol est également supérieur à ce qu’on observe généralement à ce stade de la saison. Le contraste est frappant si l’on pense à l'hiver dernier, alors que la neige avait pratiquement disparu dans plusieurs régions.