La météo en contradiction avec l’esprit des fêtes
La météo des fêtes n’est plus ce qu’elle était.
Lumière des fêtes
Le visage des fêtes a bien changé depuis une vingtaine d'années au Québec. Les secteurs du sud de la province voient moins de neige, des séquences de redoux et une caractéristique qui détonne par rapport à cette période de réjouissance : la grisaille. De fait, la présence du soleil se fait plus rare. Les deux dernières éditions en sont des exemples éloquents. En 2022-2023 et en 2023-2024, le sud du Québec a subi des séquences sans soleil et sans neige au sol.
« Le temps des fêtes existe pour juguler la noirceur qui entoure le solstice d’hiver, raconte Réjean Ouimet, météorologue. D’où les festivités et autres décorations qui compensent le manque de lumière. La météo contribue normalement à la fête. Quand l’hiver est bien installé en marge du temps des fêtes, on a alors une garantie de froid. Les anticyclones génèrent du temps dégagé. Le soleil est présent lors de ces journées glaciales. »
Hiver hésitant
La tendance qui semble s'imposer concerne une hésitation du froid et de la neige. La douceur domine donc durant les fêtes, une caractéristique d'un hiver qui met plus de temps à s'installer. À Montréal, la dernière période dite normale au chapitre de la neige au sol remonte à dix ans. Évidemment, les régions situées plus au nord subissent moins l'intensité de ces poussées de douceur.
« L'installation de l'hiver est plus hésitante, estime Réjean Ouimet. Le processus s’achève souvent après les fêtes. On a alors le syndrome des hivers européens dominés par la douceur, mais aussi par une surabondance de nuages. »
Deux éléments
Avec le manque de neige au sol et le manque d'ensoleillement, la période des fêtes devient sombre. En effet, les conséquences sont multiples. Premièrement, n'oublions pas que la blancheur du tapis reflète la lumière du soleil. La quinzaine correspond au moment de l'année où la durée du jour est courte et cette lumière est la bienvenue. Puis, si vous souhaitez passer du temps à l'extérieur pour pratiquer une activité comme le patinage ou le ski de randonnée, vous êtes en reste.
« Le manque de neige est un élément à prendre en considération, poursuit Réjean Ouimet. En moyenne, 16 centimètres de neige ornent le sol de Montréal pendant la période des fêtes, soit entre le 22 décembre et le 6 janvier. Dans les autres régions, comme en Abitibi, ce chiffre peut grimper à 45 centimètres. Ces quantités de neige, outre l’effet d’albédo réfléchissant qui accentue la luminosité, permettent aussi par leur abondance la pratique des activités d’extérieur. »
Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Kevin Cloutier, météorologues.
