Printemps 2023 : il sera décalé, actif et surprenant
Le mot d'ordre cette année : patience. Aperçu du printemps.
En bref :
Le printemps sera court et décalé;
Des précipitations copieuses sont anticipées;
Le printemps nous réserve quelques surprises.
Près de la normale
Les experts de MétéoMédia se prononcent : le printemps mettra la patience des Québécois à rude épreuve. Il sera décalé, actif et surprenant. Les modèles indiquent que la chaleur se fera attendre. Au moins deux phénomènes seront à l'origine de cette particularité cette année : un blocage au Groenland et l'insistance du vortex polaire en Amérique du Nord. Une bonne portion de la province se retrouvera cependant avec des températures près des normales pour l'ensemble de la saison.
Le printemps va tarder à se manifester. Mars ne sera pas printanier; la première portion d'avril non plus. Le froid semble vouloir stagner au Canada avec le vortex qui s'échappe du pôle. Un blocage au Groenland va provoquer cette insistance de l'air arctique au Québec. Cette situation persistera en avril, du moins pour la première portion.
-André Monette, chef de la météorologie
Poussées de douceur
Le Québec aura aussi droit à des débordements de douceur. La chaleur sera omniprésente dans le sud des États-Unis. De plus, le rapprochement sporadique de l'anticyclone des Bermudes vers la côte américaine et l'eau chaude de l'océan contribueront à des remontées soudaines du mercure. Toutefois, ces séquences ne dureront pas.
Le phénomène La Niña est sur le point de disparaître, ce qui ouvre la porte à un scénario changeant. Le froid est intense en fin de saison hivernale, il va s'accrocher. À l'opposé, les chaudes températures sont en place aux États-Unis. Cette forte chaleur pointera vers le Québec. Toutefois, les incursions vont demeurer épisodiques.
-Réjean Ouimet, météorologue
Mai à la rescousse
Malgré une domination du froid en mars et en avril, un espoir subsiste en mai. En effet, le printemps 2023 nous réserve quelques surprises et l'une d'elles concerne un changement de paradigme durant le dernier mois de la saison. L'entrée en scène de la chaleur estivale se produirait en mai.
En mai, le vortex va se retirer graduellement. La crête est déjà intense au sud de la frontière et l'eau est chaude dans l'Atlantique. De fait, l'anticyclone sera présent, tenace et intense. Il attendra que l'espace se crée plus au nord. Le début du printemps sera frais avec une finale vers l'été.
-Réjean Ouimet
Printemps actif
Le Québec se retrouvera dans l'axe d'une lutte de masses d'air. Les vents forts en altitude traceront la trajectoire empruntée par les systèmes. Ce corridor actif va favoriser une abondance de précipitations ce printemps. La portion sud de la province recevra plus de pluie et de neige que la normale cette saison.
Le Québec atteindra son quota de neige. Une bonne partie de la province aura droit à des précipitations au-dessus de la normale. Des systèmes costauds en provenance du Texas et du Colorado nous rendront visite au printemps.
-André Monette
Signes peu inquiétants
En ce qui concerne le risque d'inondations, les experts indiquent que les signes ne sont pas inquiétants pour le moment. Toutefois, la situation sera à surveiller en fonction de l'insistance du froid et du couvert de neige qui sera bonifié durant les prochaines semaines. Si la douceur se manifeste en avril et que de la pluie abondante est au rendez-vous, le risque sera à la hausse.
Les indicateurs inquiétants ne sont pas là en ce moment : épaisseur de la glace, épaisseur du sol gelé, épaisseur de neige. Si le tapis neigeux est bonifié, en avril, ça peut se mettre à fondre d'un coup. Avec des précipitations au-dessus de la normale et une fonte rapide, tout peut arriver en même temps.
-Réjean Ouimet
Avec la collaboration de Réjean Ouimet, André Monette, Patrick Duplessis et Nicolas Lessard, météorologues.
