Une superlune froide qui porte fièrement son nom
Une autre superlune sera bientôt au-dessus du Québec : un rendez-vous lumineux à ne pas manquer. Explications.
Une lune photogénique
La dernière pleine lune importante avant le solstice d’hiver s’apprête à illuminer le ciel québécois. On parle ici d’une superlune froide, un phénomène hors du commun qui combine la pleine lune de décembre à un passage très rapproché au périgée, soit le point le plus près de la Terre dans l’orbite lunaire. Résultat : une lune plus éclatante, plus imposante et plus photogénique qu’à l’habitude.

Pourquoi “lune froide” ?
Dans les traditions nord-américaines, qu’elles proviennent des Premières Nations ou des anciens almanachs agricoles, la pleine lune de décembre est associée à :
la première vraie vague de froid,
la longueur exceptionnelle des nuits,
une période où les paysages sont souvent recouverts de givre.
C’est donc une lune souvent observée dans un air très sec, ce qui accentue sa netteté et sa brillance.

Une question d’orbite
La Lune n’effectue pas une orbite parfaitement circulaire autour de la Terre : elle suit une ellipse. Cela signifie qu’elle oscille constamment entre :
un périgée (environ 356 000 km de la Terre),
et un apogée (jusqu’à 406 000 km).
C’est tout de même une différence de près de 15 % entre son point le plus éloigné et le plus rapproché de la Terre. Lorsque la pleine lune survient à proximité du périgée, le disque lunaire apparaît :
jusqu’à 14 % plus large,
et jusqu’à 30 % plus lumineux qu’une pleine lune à l’apogée.
Pour un observateur moyen, la différence de taille est subtile mais bien réelle : le contraste lumineux, lui, est généralement frappant. Cette superlune froide de décembre coïncide avec un périgée particulièrement rapproché, la deuxième plus rapprochée de l’année en fait, ce qui amplifie son éclat et accentue l’effet de “lune trop grande” au moment de son lever.

Les bons moments
La pleine lune va atteindre son maximum en fin de soirée, mais elle semblera pleine :
la veille,
le soir même,
et le lendemain.
Le meilleur moment pour en profiter est sans aucun doute peu après le lever de la lune, soit dès le coucher du Soleil. Grâce à l’illusion lunaire, la lune semble encore plus gigantesque lorsqu’elle frôle l’horizon.
Une lune spectaculaire sous un ciel d’hiver
Grâce à son éclat maximal et à sa position proche du périgée, cette superlune froide pourrait éclairer le manteau neigeux québécois comme un projecteur naturel. Les photographes pourront capter :
un disque lunaire plus détaillé,
des ombres plus nettes sur les paysages,
peut-être un halo lunaire si des cristaux de glace sont présents en altitude.
C’est un rendez-vous cosmique qui combine science, tradition et beauté hivernale, une dernière grande pleine lune avant le retour progressif de la lumière après le solstice.

Une pleine lune pleinement froide
Pour en profiter, vous allez devoir sortir vos vêtements d’hiver. La pleine lune froide va porter fièrement son nom cette année. Les températures devraient descendre sous la barre des -15° sur presque tout le territoire québécois dans la nuit du 4 au 5 décembre. Seules la Gaspésie et la Côte-Nord pourraient échapper à un tel minimum, et même là, on parle d’un seuil de -13° pour Gaspé et Sept-Îles. À Québec, Saguenay et Sherbrooke, le minimum sera autour de -20°. Même Montréal n’échappera pas à ce froid intense pour le début du mois, avec un minimum de -16°. Le ressenti pourrait atteindre -28 à Québec et Mont-Laurier, et -22 à Montréal et Gatineau.
Avec la collaboration de Nicolas Lessard, météorologue.
