Un immense système fait ses propres règles
Un système impressionnant stagne au large de l’Alaska et pourrait avoir des effets jusqu’au Québec. Explications.
Un géant météo qui défie les règles
Un gigantesque système dépressionnaire de plus de 1500 km de diamètre tourbillonne actuellement dans le golfe de l’Alaska. Cette dépression en altitude s’est formée il y a quelques jours près de la mer des Tchouktches, entre l’Alaska et la Sibérie au nord du détroit de Béring, avant de plonger dans le golfe de l’Alaska, où elle est désormais quasi immobile.
Pourquoi ne bouge-t-il pas? Parce qu’il est coincé entre deux crêtes atmosphériques, l’une sur l’ouest du Canada, l’autre vers la mer de Béring. Résultat : un véritable embouteillage météo engendré par une goutte froide détachée du courant-jet polaire qui stagne et qui amplifie le développement d’une crête.
Si la goutte froide se rattache au courant-jet, cela créerait un blocage oméga (dont la forme de circulation d’air ressemble à la lettre grecque Ω) sur le Canada.
Ce type de configuration est bien plus typique des saisons de transition, comme l’automne ou le printemps. En été, l’atmosphère est habituellement dominée par des régimes plus stables, avec un courant-jet moins puissant et moins sinueux et des systèmes qui circulent plus rapidement.
Voir une telle dépression s’installer et stagner pendant plusieurs jours en juillet sort donc de l’ordinaire. C’est justement ce qui rend ce phénomène aussi remarquable : un comportement digne d’octobre en plein cœur de l’été.
Des conséquences dans l’Ouest et jusqu’au Québec
Ce blocage atmosphérique amplifie la chaleur sur l’ouest du pays. La crête située au-dessus des Prairies favorise une remontée d’air chaud, qui pourrait entraîner des températures jusqu’à 10 °C au-dessus des normales pour plusieurs jours.
Ce temps chaud et stable devrait se déplacer vers l’est et pourrait atteindre le Québec la semaine prochaine. Pour la Colombie-Britannique, cette lente sortie du blocage signifiera des précipitations bienvenues et des températures plus fraîches durant le week-end.
Avec la collaboration d'Alexis Vazquez, météorologue