Un grand rattrapage inespéré
Les amateurs de sports d'hiver ont rongé leur frein une bonne partie de l'hiver. Ils ont maintenant de quoi se réjouir.
Neige recherchée
Pas besoin de regarder les statistiques, il suffit de consulter un amateur de motoneige pour en avoir la confirmation : la plupart des régions du Québec accusaient un sérieux retard du côté des quantités de neige au sol cet hiver. En Gaspésie notamment, les amateurs de sports de glisse ont dû troquer leurs bottes de ski pour des bottes de randonnée durant les fêtes.
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Rattrapage éclair
La situation a complètement changé en moins de cinq jours. Deux fortes tempêtes se sont succédé et ont déposé dans certains cas plus de neige que depuis le début de l'hiver. À Gatineau notamment, on a presque trois fois plus de neige au sol que la moyenne à cette date. À Rimouski, on en observe plus du double de la normale de saison.
Une première en 127 ans
Montréal a été particulièrement gâté par rapport aux moyennes de saison. Aucune des deux tempêtes n'a rivalisé avec la fameuse bordée du 16 et 17 février 1954 qui avait laissé 57,9 cm de neige sur la ville, ou encore la célèbre « tempête du siècle » de mars 1971 et ses 47 cm en moins de 24 heures. Mais les 72,4 cm en moins de quatre jours ont établi une nouvelle marque, égalant celle de ... 1898! À Gaspé, après un mois de janvier presque dénué de neige, le mois de février est déjà un des plus neigeux depuis des années. Et l'on vient tout juste de passer la première moitié du mois.
Neige compactée
Les fortes rafales qui ont suivi ces tempêtes faussent un peu les chiffres. En fait, les statistiques peuvent semer une certaine confusion. Par exemple, malgré ces 72,4 cm de neige tombés depuis le 13 février, la station météorologique de l'aéroport de Montréal n'observe que 30 cm au sol. Le reste a été soufflé ou compacté par les forts vents. D'ailleurs à l'Université McGill, derrière le Mont-Royal, on peut mesurer 99 cm de neige.
Une longue saison
La situation est semblable à Gaspé. Malgré les 78 cm tombés depuis dimanche soir, on n'y mesure que 30 cm au sol. Il est fort probable qu'en terrain montagneux, le total soit nettement plus élevé. De plus, la neige compactée sera plus longue à fondre, et s'écrasera moins au passage des motoneigistes ou des skieurs. La saison de sports d'hiver a donc d'excellentes chances de s'étirer jusqu'au printemps dans la plupart des régions du Québec.
Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue.