
Un changement de régime guette le Québec en février
Le Québec va se retrouver dans la ligne de mire des tempêtes. Prévision.
Changement de régime
Jusqu'à présent, le Québec connaît un hiver assez pauvre en tempêtes. Les chutes de neige plus copieuses se sont manifestées dans certains secteurs de façon isolée. Avec une masse d'air froid bien campée sur la province, les systèmes plus costauds ont eu tendance à emprunter une trajectoire au sud. Selon les modèles, février pourrait signifier un repositionnement du froid.
« Le désalignement des masses d’air a permis aux tempêtes d’épargner le Québec depuis le début de l’hiver, explique Réjean Ouimet, météorologue. Ceci est appelé à changer. Le scénario général de février laisse entrevoir pour une bonne portion du mois une composante du froid arctique à l’ouest du Québec. Une remontée d'air plus doux vers la Belle Province a une double portée pour les semaines à venir en ce qui a trait à la neige. »

Chemin déterminant
En hiver, les précipitations ne tombent pas toujours sous forme de neige au Québec. Un apport de douceur favorise la remontée des systèmes vers nos régions, mais il contribue également à faire grimper le mercure. Dans un tel contexte, la trajectoire empruntée par une perturbation devient déterminante quant à la nature de ces précipitations.
« Les bordées de 15 voire 25 cm et plus risquent de devenir monnaie courante, estime Réjean Ouimet. Une autre possibilité est qu’une succession de systèmes se développe comme nos hivers en ont parfois le secret. L’autre conséquence porte sur des trajectoires à l’ouest qui vont faire en sorte que le sud du Québec risque de voir moins de neige que toutes sortes de choses : pluie et pluie verglaçante. L’Abitibi et les secteurs au nord de la trajectoire de la dépression vont recevoir davantage de neige en abondance.»

Des bordées
Des chutes de neige plus copieuses sont anticipées en février. Jusqu'à maintenant, les systèmes ayant balayé la province sont surtout ceux provenant de l'Alberta, communément appelés « clippers ». Ces petites perturbations sont peu gorgées en humidité et génèrent rarement d'importantes quantités de neige. Toutefois, il y aurait du nouveau en février.
« Les perturbations auront une provenance un peu plus du sud que ce qu’on a vu jusqu’ici, précise Réjean Ouimet. Il s’agira alors de perturbations plus copieuses en quantité de précipitations. Ces systèmes seront aussi plus développés : l’aspect tempête prendra davantage de place dans le discours météo. »

L'hiver en longueur
On l'a vu : février serait plus neigeux que la normale pour la plupart des régions du Québec. Selon un aperçu à plus long terme, les conditions anticipées durant le mois pourraient également signifier que la saison ne risque pas de s'abréger.
« Avec de tels systèmes, les bascules de températures seront aussi plus fréquentes que précédemment cet hiver, anticipe Réjean Ouimet. Il s’agira alors de fronts froids avec du punch. Pensons au dernier, celui du 27 janvier, en coup de vent et en bourrasques. Donc, le virage que semble vouloir prendre l’atmosphère en février pourrait être précurseur d'un hiver qui va s’étirer. »

Avec la collaboration de Kevin Cloutier et Réjean Ouimet, météorologues.