Noël blanc : est-ce que c'est dans la poche?

Avec le froid qui prend ses quartiers et un tapis blanc épais présent dans plusieurs régions, la vaste majorité du territoire québécois se dirige vers un Noël blanc. À Montréal, toutefois, difficile de le garantir pour l’instant.


En bref :

  • Probabilité d‘un Noël blanc généralisé à l’échelle de la province : 70 %;

  • Montréal et au sud : situation plus fragile avec peu de neige au sol;

  • Un redoux, même bref, pourrait faire disparaître le mince tapis neigeux.

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Noël blanc ou Noël vert?

La question revient chaque début décembre : aura-t-on droit à un Noël blanc? Pour plusieurs régions, la réponse semble déjà acquise. Un tapis neigeux est bien installé, parfois même épais, dans bien des secteurs. Mais pour d’autres, notamment dans le sud-ouest du Québec, l’issue reste incertaine.

À Montréal, environ 4 à 5 cm de neige recouvraient le sol en date du 4 décembre. C’est suffisant pour répondre au critère d’un Noël blanc, soit un minimum de 2 cm au matin du 25 décembre, mais pas assez pour faire disparaître l’incertitude.

« Ce n’est pas encore garanti pour ces secteurs-là, explique le météorologue Bertin Ossonon. Et s’il y a une petite poussée de douceur, cela peut très vite faire fondre la neige. »

Un contexte météo favorable pour certains

Le froid dominant sur la province place le courant-jet plus au sud. Ainsi, les gros systèmes neigeux ont tendance à glisser sous le Québec. Cette configuration limite la possibilité de voir des accumulations importantes de neige dans le sud de la province d’ici Noël.

« Quand il y a du froid comme ça, les gros systèmes sont décalés au sud, précise le météorologue. Ce qui nous empêche d’avoir des bordées dans le sud du Québec. »

Cette dynamique explique pourquoi plusieurs régions sont déjà en bonne posture pour un Noël blanc, tandis qu’à Montréal et plus au sud, bien qu’il y ait de bonnes raisons d’être optimiste, une certaine incertitude persiste.

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Perspective historico-climatique

Les cartes saisonnières et l’analyse des dernières années montrent que le Québec a historiquement de bonnes chances d’avoir un Noël blanc. Même si les probabilités ont baissé ces dernières décennies, certaines villes dépassent tout de même les 90 % de probabilité, comme Québec, Saguenay, Val-d’Or et Sept-Îles depuis 1990.

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Si on prenait autrefois les Noëls blancs presque pour acquis, on observe depuis des années une baisse généralisée de l'épaisseur du couvert neigeux au Québec le jour de Noël. Autre tendance lourde si on regarde sur des décennies : décembre est le mois de l'année qui s'est le plus réchauffé. Quand on compare la période de 1961 à 1990 à celle de 1991 à 2020, on compte un plus grand nombre de journées où les températures montent au-dessus du 0 °C en décembre. Ce chiffre est passé de 11 journées en moyenne (1961-1990) à 14,8 (1991-2020).

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Montréal : toujours un point d’interrogation

Depuis 1990, Montréal présente une probabilité d’environ 66 % de voir un Noël blanc. Cette année, la situation reflète parfaitement cette statistique : favorable, mais pas encore assurée.

« Le petit bémol, c’est vraiment Montréal et la Rive-Sud, indique Bertin Ossonon. La probabilité n’est pas dans les 80-90 % comme ailleurs. » Avec seulement quelques centimètres au sol, si une poussée de douceur survient, le tapis blanc peut disparaître rapidement.

Nos prévisions suggèrent que le froid persistera, que la neige présente actuellement pourrait y être encore à Noël et que des dépressions de l’ouest pourraient ajouter quelques centimètres. Toutefois, il n’y a pas de systèmes majeurs qui pourraient permettre d’accumuler une couche de neige beaucoup plus épaisse qui résisterait mieux en cas de redoux.

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Avec la collaboration de Bertin Ossonon, météorologue.

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