Noël blanc cette année : loin d’être dans la poche

Noël blanc ou Noël vert cette année? Rien n'est décidé. Prévision.


Noël blanc ou vert?

La question est sur toutes les lèvres au début décembre : allons-nous avoir un Noël blanc cette année? Chose certaine, il y a toujours un tapis blanc quelque part au Québec parmi les principales villes. Certaines régions sont plus à risque, ou encore leur sort est décidé quelques jours avant l'événement. On pense entre autres à la région métropolitaine, à la Montérégie, à l'Outaouais et même à l'Estrie. Les températures plus douces peuvent venir à bout du tapis neigeux.

« Quand on regarde depuis 1990, deux grandes réalités ressortent, affirme Réjean Ouimet, météorologue. La fréquence de Noëls blancs varie de 65 à 75 % pour le sud du Québec : entre 22 et 26 cas réussis sur une possibilité de 34. Pour les régions plus au nord, de l’Abitibi vers le Saguenay, et pour l’est du Québec, la probabilité est davantage de 90 à près de 100 %. De fait, dans ces régions, quand Noël n’est pas blanc, cela relève de l’exception. »

NOEL1

Le suspens jusqu'à la fin

Depuis 1990, en un peu plus de 30 ans, les Noëls blancs sont loin d'être assurés à Montréal. Certaines régions ont même perdu l'assurance d'avoir de la neige au sol le 25 décembre. C'est le cas notamment de Saguenay (2023) et de Sept-Îles (2009) qui ont manqué un seul rendez-vous en 34 ans. Du reste, décembre s'est beaucoup réchauffé en trois décennies et le paysage des fêtes en a souffert au fil des ans.

« Une autre caractéristique observée au cours des dernières années , ce sont les trous dans le Noël blanc, poursuit Réjean Ouimet. Ainsi, en 2009, Sept-Îles va connaître son seul Noël vert. Il ne sera d’ailleurs vert qu’à Sept-Îles cette année-là. Il s’est agi à l’échelle du Québec d’un Noël blanc répandu. Un tel phénomène s’est produit 10 fois depuis 1990. »

NOEL2.2

En 2024?

À trois semaines de l'événement, les dés ne sont pas encore joués. Tandis que décembre s'annonce prometteur pour l'installation des conditions hivernales de façon durable, une séquence plus douce pourrait tout remettre en cause durant la seconde moitié du mois. Certaines villes pourraient manquer le rendez-vous cette année.

« Il semble que le scénario du suspense va prévaloir encore cette année, estime Réjean Ouimet. Le froid et la neige anticipés au cours des prochains jours risquent de faire place à quelque chose de plus incertain par la suite. Donc, le scénario le plus vraisemblable pour l’instant penche vers un Noël blanc répandu, mais pas généralisé. »

Le contenu continue ci-dessous
NOEL3

Décembre change

Rappelons que décembre est le mois de l'année qui s'est le plus réchauffé depuis quelques décennies. Cela signifie que l'on observe une hausse marquée du nombre de journées où les températures montent au-dessus du 0 °C. Quand on compare les 30 dernières années avec les 30 précédentes, il s'agit d’une hausse de 26 % à Montréal. Entre 1961 et 1990, le mercure dépassait le point de congélation 11 jours en moyenne au cours du mois de décembre. Entre 1991 et 2020, cette marque est atteinte en moyenne 14,8 jours durant le même mois. La moitié des journées de décembre voient des températures propices à la fonte de la neige. Il n'est donc pas étonnant que le tapis blanc soit mince, voire inexistant. En comparant l'avant et l'après 1990, la métropole est passée de quatre Noëls blancs sur cinq à seulement deux sur trois.

NOEL4

Avec la collaboration de Kevin Cloutier et Réjean Ouimet, météorologues.


À VOIR ÉGALEMENT : Plus d'un mètre de neige d'un coup en Ontario