Neige au Québec : le grand rattrapage tarde à démarrer
Ce n'est pas une nouvelle pour les amateurs de motoneige ou de sports de glisse : la neige est portée disparue presque partout au Québec. Le retard semble vouloir s'étirer.
Les skis en congé forcé
Si vous aimez la neige et que vous ne demeurez ni au Saguenay–Lac-Saint-Jean ni en Abitibi, vous trouvez sans doute les journées très longues. La neige n'est pas au rendez-vous cet hiver, et les déficits sont importants, voire spectaculaires dans certaines régions. Les activités hivernales sont carrément impossibles à plusieurs endroits.
Le Saguenay fait des jaloux
Les motoneigistes du Saguenay–Lac-Saint-Jean rendent tous les autres jaloux depuis le début de l'hiver. La région est la seule du Québec à avoir plus de neige au sol que la moyenne de saison cette année. Alors qu'on retrouve habituellement 43 cm sur la pelouse saguenéenne à cette date, on pouvait en mesurer 61 cm le 8 janvier. À Val-d'Or, on est un peu sous la moyenne de 51 cm avec une mesure de 35 cm de neige. La seule autre ville majeure qui peut se vanter d'avoir plus de 11 cm de neige au sol est Sept-Îles avec 24 cm. Mais c'est loin des 39 cm présents en moyenne.
Panne de neige
Dans les autres villes, le déficit est considérable. À Rimouski, les 11 cm observés sont moins que la moitié de la moyenne qui est de 24 cm. Certes, Montréal n'a habituellement que 11 cm au sol à cette date, mais les maigres 2 cm mesurés sont un peu tristes à voir. L'Estrie est une destination prisée des skieurs et planchistes, mais les 15 cm moyens de neige au sol ont fait place à seulement 4 cm cette année. À Gatineau et à Gaspé, la situation est encore pire. Ces deux villes ont respectivement 25 et 27 cm de neige au sol en moyenne. En date du 8 janvier, Gatineau en avait 5 cm et Gaspé, 6 cm. Mais c'est à Québec que le déficit est le plus spectaculaire. La Capitale-Nationale reçoit habituellement les touristes avec un tapis blanc de 38 cm d'épaisseur. On mesure actuellement à peine 4 cm. Notons que ces chiffres proviennent des stations météo officielles, la réalité peut donc être différente par endroits.
Pluie et douceur
Des épisodes de redoux, combinés à de fortes pluies vers la fin de l'année 2024, expliquent cet important déficit de neige. Évidemment, il y a eu peu ou pas de tempêtes depuis le début de l'hiver, donc pas de chutes de neige importantes. À Montréal notamment, il n'y a eu que deux épisodes où la neige au sol a dépassé 10 cm. Le tapis n'a jamais atteint 15 cm.
Rien sur les radars
Et à part la Gaspésie qui pourrait bientôt recevoir jusqu'à 40 cm de nouvelle neige, notamment dans le parc national de la Gaspésie, ça ne regarde pas très bien pour les amants des flocons au cours des prochains jours. Le froid et quelques chutes de neige nous titillent depuis près d'une semaine, mais aucun système structuré n'est sur les radars, donc pas de tempête en vue. On devra donc se contenter de quelques accumulations de 10 cm ou moins. Cependant, pas de pluie en vue non plus pour anéantir le mince tapis blanc sur la plupart des régions.
Avec la collaboration de Nicolas Lessard, météorologue.
