L'hiver est-il foutu en 2024 au Québec ?

Un hiver qui bat de l'aile et tarde à prendre son envol. Prévision.


En bref :

  • L'hiver peine à s'installer;

  • Le froid risque d'être discret en janvier;

  • Février pourrait être le mois le plus froid de la saison;

  • L'édition 2024 de l'hiver ne devrait pas s'éterniser.


Début d'hiver contradictoire

L'hiver a montré des dents, mais cette première tentative semble une erreur de parcours jusqu'à présent. Décembre se dirige vers une moyenne anormalement chaude cette année : de 1 °C à 3 °C plus chaud que la normale. Le temps doux et la pluie ont eu raison du beau tapis de neige accumulé au début du mois. Selon les prévisionnistes, cette tendance devrait se poursuivre encore durant quelques semaines.

« L’hiver a montré des signes contradictoires qui se sont traduits par des tempêtes intenses, relate Réjean Ouimet, météorologue. Le plongeon vers l’hiver au début du mois a été suivi d’une marche arrière ces derniers jours. La valse-hésitation va se poursuivre jusqu’en janvier. L’impression d’un hiver doux va se maintenir. Les précipitations risquent de ne pas être que neigeuses.

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Courbe lente

La question se pose en ce moment, à quelques jours des fêtes : à quand le virage vers le froid? La grande cassure pourrait se faire attendre cette année. La courbe des températures suivrait plutôt une tendance vers la normale. Évidemment, un mercure sous le point de congélation demeure réaliste à cette période de l'année, malgré quelques séquences de redoux et de froid un peu plus incisif, des périodes qui devraient rester brèves.

« Difficile de déterminer une date précise puisque le virage vers le froid est reporté constamment, explique Réjean Ouimet. Mais on prévoit au gré des poussées de froid qui ne seront par ailleurs ni trop intenses ni trop longues, un certain rétablissement vers le froid. Il y aura certes des redoux typiques de janvier, mais ils ne seront pas dominants. Le résultat est un match nul, donc dans la normale pour janvier. Et la normale en janvier c’est froid.

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Hiver chiche

Selon les prévisionnistes, le sud du Québec risque de se trouver à l'écart des grosses tempêtes. Cela ne signifie pas qu'il n'y en aura pas, mais nos régions pourraient seulement les subir partiellement. Des quantités de précipitations réduites sont donc anticipées. Toutefois, il suffit qu'un gros système en provenance du sud des États-Unis suive une trajectoire favorable pour qu'une grosse bordée soit déversée au Québec.

« Le dôme de chaleur se sera repositionné à l’ouest des Grands Lacs, estime Réjean Ouimet. Ce qui limite les apports en air du sud vers les régions de l’est du Canada. Les tempêtes davantage possibles au sud du Québec vers la côte est et les provinces maritimes sont susceptibles d’amener de la neige. Celle-ci sera périphérique, donc pas de quantités astronomiques pour le Québec. Par contre, tel que mentionné lors de notre aperçu initial de l’hiver, un écart vers le nord d’une forte tempête demeure une possibilité, mais pas la règle. »

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L'hiver, c'est février

Le cœur de l'hiver se déroule de l'Épiphanie (6 janvier) jusqu'à la mi-février (Saint-Valentin). Cette période est marquée par les températures les plus froides de l'année. En 2024, ce régime de froid pourrait se faire attendre. Les modèles estiment que janvier serait plus doux que le dernier mois de l'hiver. Alors que la tendance aux hivers qui s'étirent devient la nouvelle norme, nous avons une autre bonne nouvelle : le printemps pourrait se manifester de façon hâtive cette année.

« Février devrait voir le vortex et l’alignement des conditions de plus grands froids cibler les régions du Québec, poursuit Réjean Ouimet. Cet hiver, février risque d’être le mois le plus froid. Le contexte météo sera plus enclin à causer des chutes de neige. Toutefois, rien ne nous permet de penser que l’hiver va perdurer longtemps en mars. Le temps de subir une de ces fameuses bordées de fin de saison et on devrait pouvoir tourner la page sur l’hiver avant l’équinoxe du printemps 2024, le 19 mars. »

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Avec la collaboration de Patrick Duplessis et Réjean Ouimet, météorologues.


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