La météo capricieuse, l'ennemie des pommes

La météo capricieuse, comme les sécheresses, les canicules ou encore les crues subites, a un impact important sur la production des pommes au Québec. Visite à Rougemont, dans le Domaine Cartier-Potelle, pour discuter des défis de la pomiculture.


« Quand on parle d’une nouvelle plantation, si on manque d’eau ou qu’il y a une canicule, ça a un énorme impact », explique Jean-Pierre Potelle, un ancien directeur informatique devenu pomiculteur il y a près de dix ans. Si les canicules se prolongent, par exemple, les fruits sont plus petits. Résultat : ils ne peuvent être vendus aux clients puisqu’ils ne conviennent pas aux standards de calibre. La solution ? « Il faut venir éclaircir les arbres, retirer les pommes plus petites pour favoriser le développement et la grosseur des plus grosses pommes », ajoute-t-il. Cette tâche doit être réalisée plus souvent qu’auparavant. De plus, en hiver, les épisodes de grêle, bien qu’ils soient relativement rares à Rougemont, peuvent avoir des impacts dévastateurs puisqu’ils viennent endommager les pommes.

Trop, ou pas assez

De bonnes quantités d’eau sont nécessaires, mais les crues subites peuvent être nuisibles. « On souhaite, dans un monde idéal, avoir une pluie fine qui tombe à longueur de journée, une journée ou deux par semaine. Mais ce n’est pas ça qu’on vit », explique M. Potelle. Au contraire : les canicules se multiplient et les épisodes d’intenses précipitations sont plus fréquents. « On pense que c’est bon pour les pommiers ou les vignes, mais le sol n’a pas le temps d’absorber cette eau-là. Ça amène des problèmes d’érosion », ajoute celui qui est propriétaire d’un verger depuis 2011. Comme le Domaine Cartier-Potelle est situé sur un terrain en pente, cela signifie que les chemins qui y mènent doivent être repensés année après année.

Saisons décalées

« C’est sûr que le décalement des saisons nous inquiète, mais d’un autre côté, on est bien contents. Des mois de septembre et octobre plus chauds nous permettent de recevoir plus de gens plus longtemps. En plus, les fruits atteignent la maturité dont ils ont besoin et vont chercher le calibre et la coloration recherchés », conclut le copropriétaire du Domaine. Notons que l’automne est la deuxième saison qui se réchauffe le plus rapidement, tout juste après l’hiver.

En raison de la COVID-19, il n’est pas possible de faire l’autocueillette sur place. Quelques kiosques ont donc été placés devant le bâtiment qui accueille les visiteurs. À l’intérieur, il est possible de déguster des produits alcoolisés qui mettent en vedette les nombreuses variétés de pommes retrouvées dans le verger de plusieurs hectares.

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