Février pourrait être encore plus intense que janvier

En février, l'espoir renaît, mais le froid n'a pas dit son dernier mot.


L'hiver peut surprendre

En février, l'espoir pour certains de voir l'hiver prendre fin renaît. La dernière étape de la saison se déroule durant un mois plus court et le Québec quitte officiellement le cœur de l'hiver à la Saint-Valentin, le 14 février. Du reste, le vortex polaire peut nous jouer de vilains tours, même en fin de parcours. Selon les données climatologiques, février a été plus froid que janvier environ 30 % du temps.

« Il faut quelques semaines à l’atmosphère dans l’hémisphère Nord pour atteindre les valeurs les plus basses, explique Réjean Ouimet, météorologue. Par la suite, il faut une période d’ajustement pour renverser la vapeur. C’est ici que février entre en scène. On voit les moyennes de températures les plus basses de l’année au cours du mois de janvier. Le plus froid, en fait, a lieu au cours de la seconde moitié du mois de janvier. Février n’est pas loin. »

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Remonte la pente

Même si la moyenne saisonnière augmente durant le dernier mois de la saison, le froid n'a pas dit son dernier mot. Évidemment, plus on avance dans le mois, plus les chances de subir une descente d'air arctique très incisive diminuent. Une période demeure critique : la première quinzaine de février.

« Le gros de l’écart de températures se joue au cours de la deuxième moitié du mois de février, affirme Réjean Ouimet. Après la Saint-Valentin, les températures normales amorcent une hausse qui va s’accélérer dans les semaines suivantes. Le soleil qui prend de l’altitude rend la chose inéluctable. Malgré ces hausses, les fluctuations habituelles des masses d’air peuvent générer des décrochages assez froids. À un point tel qu’on a déjà vu à 28 reprises à Montréal le mois de février être plus froid que son prédécesseur. Sur une période de 83 ans, c’est plus de 30 % en fréquence. »

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Quand janvier est doux

Janvier doux au Québec, c'est mission impossible. Toutefois, la moyenne de températures durant le mois peut être plus douce que la normale. Dans le cas d'hivers où les poussées de froid ont été moins fréquentes et moins incisives en janvier, un retour du balancier en février demeure possible.

« Les dernières fois ont eu lieu lors d’hivers récents en 2020, 2021 et 2023, précise Réjean Ouimet. Des hivers sous le signe de La Niña en 2021 et 2023, comme cette année. La majorité de ces cas survient quand janvier n’est pas trop froid. C’est plus facile de combler l’écart en février. »

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Vortex polaire

Lorsque le froid intense sévit en hiver, un décrochage du vortex polaire est souvent provoqué par un réchauffement stratosphérique subit. Un plongeon brutal du mercure peut survenir en mars au Québec, mais ces épisodes ponctuels sont habituellement d'assez courte durée. Quant aux périodes prolongées de froid intense, ils surviennent surtout durant la première portion de février.

« Les dernières manifestations de ce genre en haute atmosphère ont généralement lieu en février, estime Réjean Ouimet. Donc, tout reste possible. Les dernières poussées et vagues de froid (trois journées consécutives ou plus) surviennent au Québec respectivement début mars et mi-février en moyenne. L’effet d’usure de l’hiver à ce stade de la saison achève de nous donner l’impression que février est pire que janvier. »

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Avec la collaboration de Patrick Duplessis et Réjean Ouimet, météorologues.