Deux menaces ont la Saint-Valentin dans la mire au Québec
Deux scénarios qui rappellent que l'hiver n'est pas terminé.
Semaine mouvementée
Le coeur de l'hiver représente la période de l'année où les températures sont les plus froides au Québec. Elle se déroule du 6 janvier au 14 février. La Saint-Valentin marque donc le déclin de l'hiver, mais cela ne signifie pas que la province trouve la porte de sortie immédiatement. Les conditions hivernales peuvent sévir encore durant quelques semaines. Du reste, du 10 au 18 février, deux menaces planent : le froid et les tempêtes.
« Cette période marque l’amorce de la transition vers le déclin de la saison, explique Réjean Ouimet, météorologue. C'est une occasion unique de voir les tempêtes se multiplier. Certaines années, et on risque d’en voir un bel exemple en 2025, la combinaison des deux menaces est à l’honneur durant la période autour de cette fête.»
Poussées de froid
Les écoulements de vortex polaire demeurent possibles durant cette période du 10 au 18 février. De fait, les descentes de froid surviennent même en mars, mais elles sont moins incisives. En février, le froid glacial peut frapper et la période de la Saint-Valentin donne lieu à des poussées de froid et même à des vagues de froid. On les qualifie ainsi lorsque le mercure descend à -20 °C ou -30 °C selon les régions.
« Plusieurs villes au Québec ont connu la Saint-Valentin la plus froide depuis les années 2000, affirme Réjean Ouimet. Ce fut le cas à Mont-Joli en 2003, à Gaspé en 2009, à Gatineau en 2016 et finalement à Sept-Îles et Saguenay en 2022. »
Bordées rapprochées
L'activité météo ne manque pas durant cette période. Depuis 25 ans, le Québec a eu droit à une quarantaine de bordées au total. De plus, le jour de la Saint-Valentin, Montréal a enregistré une dizaine de chutes de neige de 15 cm et plus depuis 1942. Sans oublier les tempêtes qui surviennent en double : une fois sur deux depuis 2000.
« La saison de transition s’amorce et avec l’atmosphère qui se met en mouvement, l'activité météorologique bouillonne, poursuit Réjean Ouimet. On est au début d’une période assez riche en bordées et en tempêtes assez intenses. Cette période va s'étaler jusqu’en mars. Dans la tranche des jours autour de la Saint-Valentin, soit du 10 au 18, les bordées font partie du paysage. On en a 1,6 en moyenne au Québec. Ce qui signifie un intervalle de 5,6 jours entre 2 bordées. En moyenne, au cours de l’hiver, les tempêtes sont distantes de 7,7 jours. »
Trois tempêtes
Cette période a déjà mis en scène une grosse semaine de neige : trois tempêtes ! Cette situation s'est présentée à trois reprises depuis 2000. Il y a 25 ans, le Québec a connu une séquence épique avec 71 cm de neige étalés sur trois épisodes.
« En 2000, on a eu trois bordées de neige au Québec : les 10, 14 et 16 février, note Réjean Ouimet. Le jour de la Saint-Valentin, Montréal a reçu plus de 25 cm de neige, le tout accompagné de rafales de 60 km/h. L'événement a été marqué par une tragédie : un couple d’adolescents a été emporté par une avalanche à Château-Richer. Le jeune homme a perdu la vie.
Avec la collaboration de Kevin Cloutier et Réjean Ouimet, météorologues.