
Changement de régime : le Québec passerait bientôt en mode tempêtes
Des systèmes plus riches et plus généreux pour le Québec. Prévision.
Déficit au Québec
Tandis que le nord-ouest du Québec a reçu la quantité de neige anticipée du 1er décembre au 14 janvier, les autres régions se retrouvent déficitaires. Le contexte atmosphérique a été moins favorable aux fortes tempêtes durant les six premières semaines de l'hiver. Les systèmes en provenance de l'Alberta, les fameux clippers, ont été majoritaires. La trajectoire des vents forts en altitude a favorisé davantage une circulation des perturbations plus intenses au sud de la frontière.
« Drôle d’hiver à ce jour du point de vue de la neige, affirme Réjean Ouimet, météorologue. Les tempêtes et autres bordées d’importance ont montré un côté discriminatoire jusqu’à maintenant. Certaines de ces tempêtes ont même été explosives mais se sont surtout développées à l’écart de la plupart des régions du Québec. »

Retour à la normale
En ce qui a trait à la neige reçue, l'ensemble de la province est déficitaire pour la première moitié de l'hiver. Les météorologues anticipent une séquence plus neigeuse d'ici le 1er mars. Toutefois, les quantités ne dépasseraient pas la normale pour la période. Mentionnons que le Québec reçoit une quinzaine de bordées durant les six dernières semaines de la saison, près d'une trentaine pour l'ensemble de l'hiver.

Trajectoire favorable
Pour la seconde portion de l'hiver, un changement de régime est anticipé. Les masses d'air devraient présenter une configuration différente. Avec l'air arctique qui se positionne à l'ouest du Québec, la douceur a plus de chance de remonter jusqu'à nos latitudes. Cela signifie un changement de trajectoire du courant-jet qui permet la circulation des grosses perturbations en provenance du sud des États-Unis en direction de la Belle Province.
« Les deux courbes du haut dans le tableau représentent ces possibilités élevées ou en hausse pour nos régions de voir les tempêtes de plus près, explique Réjean Ouimet. L’interaction du froid à l’ouest et de l’air plus doux au sud offre une combinaison parfaite à la genèse des tempêtes. »

L'intensité en question
Les météorologues estiment que le repositionnement des masses d'air fournirait un contexte plus riche en tempêtes pour le Québec durant les prochaines semaines. Toutefois, un élément demeure en suspens : l'intensité de la douceur. La crête campée sur le sud-est des États-Unis permet à l'air doux de remonter vers la Belle Province. Lorsqu'elle se manifeste avec force, le mercure peut modifier le type de précipitations. Le scénario de mélanges ou de pluie n'est donc pas écarté.
« Certains se souviendront de février 1997, raconte Réjean Ouimet. Le contexte atmosphérique est comparable à celui de cette année. Le Québec a reçu sept tempêtes durant le mois de février. Un hiver épique. »

Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Patrick Duplessis, météorologues.