Aperçu de l'hiver : le Québec subira la danse du vortex polaire
L’hiver s’est installé sans frapper, et il est maintenant officiellement lancé, avec l’arrivée de l’hiver astronomique. Déjà bien en place depuis le début décembre, il confirme les grandes lignes annoncées plus tôt, tout en révélant un trait de caractère dominant pour les semaines à venir : une alternance marquée entre poussées de froid et redoux temporaires.
En résumé
Tendance froide maintenue pour le reste de l’hiver;
Anomalies de froid plus marquées dans l’Ouest et les Prairies;
Écarts sous les normales plus modestes au Québec;
Oscillations fréquentes de température;
Neige abondante, surtout lors des systèmes du sud.
Un hiver qui rappelle le passé… mais avec des nuances
La transition brutale entre la douceur d’octobre et l’arrivée précoce du froid a donné le ton. Si l’hiver 2025-2026 garde ses allures « d’antan » avec sa neige et ses températures glaciales, il ne sera toutefois pas uniforme.
Le froid restera présent, mais il s’exprimera par vagues. Le Québec se situera régulièrement entre deux régimes météorologiques : tantôt sous l’influence directe d’air arctique descendant vers l’Ontario et le Québec, tantôt en marge, lorsque le froid se déplacera davantage vers l’Ouest canadien. Résultat : des redoux ponctuels viendront chatouiller l’hiver, sans toutefois le faire basculer d’un côté complètement doux.
Un vortex polaire instable
Le comportement du vortex polaire demeure au cœur de cette dynamique. Plutôt que de rester solidement ancré près du pôle, il tend à se promener entre l’ouest et l’est du pays.
« On se retrouve avec une branche du vortex polaire qui peut parfois descendre jusqu’au Québec et à l’Ontario, explique le météorologue Patrick Duplessis. Ce ne sera pas constant, mais quand ça descend, les poussées peuvent être assez intenses. »
Les Prairies dans le froid durable
Contrairement au Québec, les Prairies canadiennes, de l’Alberta au Manitoba, devraient connaître un hiver plus continuellement froid. Lorsque le cœur du froid s’installe à l’ouest, il a tendance à y rester plus longtemps, limitant les phases de redoux comme celles prévues plus à l’est.
L'influence de La Niña
La Niña, caractérisée par des eaux plus froides dans le Pacifique équatorial, s'ajoute au vortex polaire pour impacter l'hiver québécois. Selon André Monette de MétéoMédia, cela apporte généralement du temps froid dans les Prairies et plus de neige au Québec et en Ontario. Un monde idéal pour tous les amateurs de sports d’hiver!
Définitions à retenir
La Niña : eau de surface du Pacifique équatorial plus froide que la normale (minimum -0,5°C).
El Niño : eau chaude (minimum +0,5°C) dans cette même zone.
Neige et systèmes bien organisés
La présence récurrente du froid en toile de fond favorisera la neige lors du passage des systèmes. Si quelques clippers de l’Alberta continueront de traverser le Québec, ce sont surtout les dépressions provenant du centre et du sud des États-Unis qui dicteront les accumulations les plus importantes.
Ces systèmes, plus riches en humidité, augmenteront les probabilités de tempêtes significatives, parfois accompagnées de précipitations mixtes lors des phases de redoux.
Un hiver fidèle à l’aperçu
En résumé, l’hiver suit le scénario annoncé dans nos prévisions de la fin novembre à une différence près : la saison sera globalement plus froide que la normale, ponctuée de variations marquées. Moins monotone que rigoureusement glaciale, cette alternance devrait définir l’hiver jusqu’à la fin… avec une pelle et un manteau jamais bien loin.
Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue.