Melissa, la dernière tempête de la saison? Pas si vite...

La saison des ouragans a été anormalement calme dans l’Atlantique. Puis est arrivé Melissa, une des tempêtes les plus puissantes jamais vue. Il est peut-être trop tôt pour baisser sa garde dans l’Atlantique. Explications.


Tempête tardive

Normalement, l’activité atteint son point le plus intense autour du 10 septembre dans le bassin Atlantique. À partir de la fin octobre, on peut qualifier l’océan de «calme ». Melissa ne semble pas se préoccuper des statistiques. L’ouragan le plus puissant à avoir touché terre a frappé à la toute fin du mois et il a frappé très très fort.

TROPIQUES3 (1)

Dévastation

Les dommages dans l’ouest de la Jamaïque ont été terribles. L’ouragan soufflait à près de 300 km/h quand il a touché les côtes de l’île le 28 octobre en avant-midi. On mesure encore l’étendue et la gravité des dégâts. Impossible pour l’instant de savoir quand et même si un jour la vie reviendra à la normale pour des milliers de résidents.

TROPIQUES1 (2)

Au milieu de l'océan

Il y avait eu plusieurs tempêtes nommées au cours de la saison dans l’Atlantique dont 4 ouragans, mais presque tous s’étaient développés au large et n’avait pas ou du moins peu touché d’endroits habités. En fait, les chiffres indiquent que la saison fut très près des moyennes annuelles. Il y a eu 13 tempêtes nommées alors que la moyenne est de 14 par année. Les 5 ouragans sont un peu sous la moyenne annuelle de 7, mais les 4 ouragans majeurs surpassent le chiffre moyen de 3.

TROPIQUES2 (1)

Haut niveau d'énergie

Ce qui n’est pas dans la moyenne annuelle cependant est le niveau d’énergie cumulative des cyclones tropicaux, ou ACE (Accumulated Cyclone Energy). C’est un indice souvent utilisé notamment par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) pour comparer la vigueur des différentes saisons cycloniques. En gros, c’est une somme de l’énergie cinétique du vent produite par chaque tempête quand ses vents soutenus dépassent les 63 km/h. Plus une tempête est forte et durable, plus elle contribue à augmenter la valeur totale de l’énergie cyclonique accumulée. Alors que normalement elle se situe entre 72 et 11, elle est actuellement à 133, un écart appréciable.

TROPIQUES5

Ce n'est peut-être pas fini

De nouvelles tempêtes pourraient se former. Les eaux sont encore assez chaudes dans la mer des Caraïbes, là où justement Melissa s’est développée et a frappé le plus fort. À preuve, l’humidité atmosphérique est assez élevée actuellement dans la mer des Caraïbes, surtout dans la portion est. Cette région sera donc à surveiller d’ici la fin du mois. Si vous planifiez un voyage dans le sud, renseignez-vous avant de faire vos valises, car la saison des ouragans n’est peut-être pas terminée.

TROPIQUES6

Avec la collaboration de Nicolas Lessard, météorologue.

ON A LA RÉPONDE : La fameuse spirale dans le ciel du Québec : voici ce que c'était