2025 : quand le Québec passe à l'histoire
Du blizzard historique de février aux orages qui ont forcé l’annulation du spectacle de la Saint-Jean sur les plaines d’Abraham, le Québec en a vu de toutes les couleurs en 2025. Voici les cinq événements qui ont défini cette année météo.
1. Février : le blizzard historique
C’est sans contredit l’événement de l’année. En l’espace de quatre jours seulement, du 13 au 16 février, Montréal a reçu un total impressionnant de 72,4 cm de neige. Il faut remonter à 1898 pour retrouver une telle accumulation sur une si courte période.

Ce n'est pas seulement la quantité qui a marqué les esprits, mais la violence des conditions. Les rafales atteignant 90 km/h ont créé des conditions de blizzard, rendant la visibilité nulle et causant plusieurs accidents. Il y a notamment eu un carambolage majeur sur l’autoroute 20 près de Drummondville. Et même si on a assurément des outils plus efficaces pour le déneigement qu’en 1898, évacuer toute cette neige ne fut pas une mince affaire.

Petit clin d’œil à la « tempête du siècle » de mars 1971. Bien qu’elle ait aussi connu des conditions de blizzard durant plusieurs heures, le cumul de neige en quatre jours était loin de celui observé en 2025 : 60,2 cm contre 72,4 cm.
2. Une Saint-Jean annulée à Québec et torride ailleurs
La fête nationale 2025 restera gravée dans les mémoires pour une mauvaise raison à Québec : le spectacle n’a tout simplement pas pu avoir lieu en raison d’orages violents. Le site a été évacué d’urgence par l’organisation, qui confirmé plus tard que les festivités étaient annulées.

Ailleurs dans la province, c’est une chaleur étouffante qui a marqué les esprits. Avec un mercure dépassant 35 °C et un humidex de 45 et plus, plusieurs régions ont vécu le 23 juin le plus chaud de leur histoire.

Cette énergie a servi de carburant pour la formation d’orages violents. Au total, six tornades ont été confirmées ce jour-là, selon le Northern Tornadoes Project.
3. La grande soif de l'automne
Après un début d’été copieusement arrosé au Québec, une sécheresse sévère s'est installée dès le mois d'août pour atteindre son paroxysme en septembre et octobre. À Montréal, septembre n'a apporté que 33 mm de pluie, soit près de trois fois moins que la normale (85 mm).

Les conséquences ont été visibles partout : le niveau du fleuve Saint-Laurent a chuté de façon marquée, piégeant de nombreuses embarcations dans la boue. La situation est devenue critique dans Lanaudière, où certaines municipalités ont dû verrouiller les bornes-fontaines pour empêcher le vol d'eau. Et fait inusité : des interdictions de feux à ciel ouvert étaient encore en vigueur en plein mois d'octobre.
4. La cassure brutale de novembre
L'automne a joué en prolongation avec une douceur exceptionnelle, jusqu'à ce que l'hiver arrive sans crier gare. Les 10 et 11 novembre, un système dépressionnaire a déversé une vingtaine de centimètres de neige lourde et mouillée sur le sud du Québec.

Le problème? Beaucoup d'arbres avaient encore toutes leurs feuilles. La neige s'y est agrippée et, sous le poids combiné de celle-ci et des feuilles, de nombreuses branches d’arbres ont cédé et endommagé le réseau électrique, plongeant près de 400 000 foyers dans le noir au plus fort des interruptions. Cette tempête a marqué une cassure nette après un automne qui, jusque là, avait été beaucoup plus doux que la normale. Les températures ont chuté sous les normales pour le reste du mois, installant l'hiver de façon précoce.
5. Le déluge de Montréal
Le 13 juillet, le ciel s'est ouvert sur la métropole. En une seule heure, 57 mm de pluie sont tombés à l'aéroport Montréal-Trudeau, pour un total quotidien de 81,6 mm.

Il s’agit de la journée de juillet la plus arrosée de l'histoire de Montréal, battant un record établi à peine un an plus tôt, lors du passage des restes de l'ouragan Beryl en 2024. Ce déluge a causé la fermeture de plusieurs axes routiers, perturbé le trafic aérien et inondé de nombreux immeubles, rappelant la vulnérabilité des infrastructures urbaines face aux pluies torrentielles.
Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue.