Beryl, Debby, Helene et Milton : des conséquences inattendues

La saison des ouragans prend fin en ce dernier jour de novembre. Voici un bilan de la saison et des répercussions de ces systèmes sur le Québec et sur les États-Unis.

La saison des ouragans se déroule du 1er juin au 30 novembre dans le bassin Atlantique. En mai dernier, juste avant le début de celle-ci, les experts de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) sortaient leur rapport de prévisions. Ils anticipaient alors une saison 2024 très active.

Un faux départ

Et même si cette saison s’est conclue par une fin de période mouvementée, elle a débuté sous le signe de la chaleur : il y avait peu d’action au début de la saison. Cette saison a donc été active, mais… à sa manière. En d’autres mots, elle a été surprenante et inattendue. « La saison a été plus intense que la normale, mais pas autant que l’avaient prévu les experts [de la NOAA] », nuance Bertin Ossonon, météorologue.

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Mais malgré un début de saison plus calme que prévu, disons que les ouragans et les tempêtes tropicales n’avaient pas dit leur dernier mot : ils se sont mis à s'enchaîner et ont engendré de nombreuses conséquences partout en Amérique du Nord.

Qu’est-ce qui explique ce phénomène? Bertin Ossonon, météorologue, nous explique : « généralement, on observe plus d’activités vers le milieu et la fin de saison. Plus la saison avance, plus les eaux se réchauffent et plus les conditions sont propices à la formation d’ouragans ».

Mais des eaux chaudes ne sont pas la seule condition qui permet aux ouragans de se former. « Les eaux ont été chaudes partout et dès le début de la saison. Par contre, dans la haute atmosphère, les ingrédients n’étaient pas réunis en début de saison pour que des ouragans se forment. Il y avait trop de vents en altitude et aussi, la présence d'air trop sec. C’est venu déstabiliser la formation des systèmes tropicaux et c’est ce qui a freiné le départ de la saison », explique Bertin Ossonon, météorologue.

Beryl, Debby, Helen et Milton sont des noms qu’on a souvent entendus au cours des derniers mois. Et pour cause; ils ont créé plusieurs dégâts. Faisons ensemble un tour d’horizon.

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Beryl (28 juin - 11 juillet)

On se souvient de Beryl comme étant l’ouragan de catégorie 5 le plus hâtif de l’histoire. Dévastateur et surprenant, il a obtenu ce triste titre le 1er juillet dernier.

Au Québec, Beryl a déversé de grandes quantités de pluie, soit plus de 100 mm localement. Ces accumulations rapides de pluie ont causé des crues soudaines et des fermetures de routes. À titre de rappel, l’aéroport international de Montréal-Trudeau a reçu plus de 40 mm de pluie en moins de 90 minutes : une quantité de pluie astronomique.

Debby (3-14 août)

Si vous habitez le sud du Québec, vous risquez de vous souvenir fort longtemps de l’ouragan Debby. Même si la province n’a reçu que les restes de cet ouragan, les conséquences ont été désastreuses.

De nombreuses inondations ont eu lieu, causant de nombreux dégâts matériels et occasionnant par le fait même de nombreux appels téléphoniques aux compagnies d’assurance. Le Bureau d’assurance du Canada (BAC) a d’ailleurs affirmé que cet événement météorologique est le plus coûteux de l’histoire. La facture totale : 2,5 milliards de dollars. Eh oui, c’est plus que les coûts reliés à la crise du verglas de 1998.

Les énormes quantités de pluie déversées par Debby ont permis de battre ces records :

  • Record quotidien absolu provisoire - Aéroport de Montréal - 154 mm - 9 août

  • Record absolu d’été le plus pluvieux - Aéroport de Montréal - 419 mm - 9 août

  • Mois d’août le plus pluvieux - Montréal - 229, 3 mm - 27 août

Helene (24-29 septembre)

Si Beryl et Debby ont eu plusieurs conséquences sur le Québec, Helene s’est plutôt acharnée sur la Floride. Plus précisément, c’est le secteur de Big Bend qui a été atteint.

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Vents à 225 km/h, plus de 3,5 millions de foyers privés d’électricité, plus de 300 mm de pluie localement, plus de 200 décès… le passage de l’ouragan Helene a été dévastateur.

Ses restes ne se sont pas rendus chez nous, mais ils ont gravement affecté le « Sunshine State ».

Pourquoi a-t-il été aussi dévastateur? Bertin Ossonon, météorologue, nous explique que c’est en raison d’un anticyclone qui est resté sur place pendant plusieurs jours, causant ainsi de la forte pluie et aucun répit pour les Américains. La zone couverte par Helene a été vaste, ce qui fait que plusieurs États ont été touchés.

Milton (5-13 octobre)

Quant à lui, Milton a engendré moins de pluie, mais il a tout de même été remarquable. La raison? Des vents intenses et des ondes de tempête.

Ces forts vents ont généré plusieurs tornades dans des lieux habités des États-Unis. La formation de ces tornades est ce qui distingue Milton des autres ouragans.

Ces tornades se sont ajoutées aux autres dégâts causés par le passage de cet ouragan.

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Qu’est-ce qu’une onde de tempête?

Une onde de tempête est un phénomène causé par un changement de pression et de forts vents, généralement en raison d’une tempête. Les niveaux des eaux sont alors anormalement élevés, ce qui peut causer des inondations côtières. De plus, les marées astronomiques amplifient les risques d’inondations.

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