Omniprésence des pesticides dans le Saint-Laurent

D'après une nouvelle étude, les pesticides sont omniprésents dans le fleuve Saint-Laurent. Tous les détails ici.

Une équipe de chercheurs des universités de Montréal et du Québec à Trois-Rivières ont fait cette terrible découverte en analysant des échantillons d'eau entre Salaberry-de-Valleyfield et Trois-Rivières.

Les pesticides recherchés étaient les suivants : atrazine, glyphosate et huit types de néonicotinoïdes. Dans 99 % des échantillons, au moins un des pesticides étudiés a été trouvé. Cette découverte met en lumière deux choses. « Dans un premier temps, la technologie actuelle est suffisamment avancée pour trouver des quantités très basses, et c'est positif », explique Marc Amyot, professeur titulaire à l'Université de Montréal et membre du regroupement stratégique du Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie (GRIL).

Dans un second temps, cette découverte prouve que les activités agricoles et l'épandage de pesticides « ne respectent pas la législation, notamment sur les zones tampons nécessaires en bordure des champs pour protéger les cours d'eau », précise le professeur titulaire ayant participé à l'étude.

Quels sont les risques ?

« Les agriculteurs, très proches de la source, sont les personnes les plus à risques », indique M. Amyot. Autrement, les taux de concentration sont trop faibles pour représenter un danger pour les populations « dans la mesure où, une fois dans le Saint-Laurent, les pesticides sont vraiment dilués », souligne le chercheur.

« Pour ce qui est des impacts sur l'environnement, dans la mesure où une bonne partie des pesticides sont des herbicides, il pourrait y avoir des conséquences sur la flore marine », indique Marc Amyot avant de préciser qu'aucune recherche n'a été faite à ce sujet.

« Une soupe de pesticides »

Autre aspect de l'étude qu'il faudra étudier davantage, c'est l'interaction des pesticides entre eux. En effet, « des études ont été faites sur les conséquences des glyphosates, et des études ont été faites sur les néonicotinoïdes... Mais aucune sur les deux éléments ensemble ! », souligne le professeur titulaire. « Il s'agit d'une grande inconnue et d'un créneau de recherches très important pour les années à venir », termine-t-il.

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