Il réunit deux provinces grâce à une tyrolienne

Souvent, les bonnes idées surviennent, un soir, assis autour d'une table avec des amis, un verre de vin à la main. Ou pas. Parfois, les idées de la veille nous font rire. D’autres fois, elles font du chemin. C’est exactement ce qui s’est produit quand l’idée de réunir deux provinces, le Québec et l’Ontario au moyen d’une tyrolienne, est survenue.

Alex Van Dieren est cocréateur de l'Interzip Rogers et coprésident de l'agence Orkestra. Comme un véritable homme d'affaires, il m’accueille tout sourire avec son style BCBG, une poignée de main solide, mais des yeux qui vont de gauche à droite pour s’assurer que tout roule rondement.

On est sur les terrains du tout nouveau Interzip Rogers à Gatineau. La fameuse tyrolienne interprovinciale qui relie l’Ontario et le Québec. Bon, elle est peut-être un peu moins nouvelle que l’été dernier lors de l’ouverture, mais tout de même. Les installations sentent encore le neuf. L’air est doux, il ne fait ni trop chaud ni trop froid. C’est la journée idéale pour s’exciter le poil des jambes.

Pour créer ce genre de projet, il faut être un peu fou. Alex l'est. C’est un fan de sensations fortes, mais surtout, il est fou de sa région, l’Outaouais. C’était important pour lui de créer un projet qui pourrait réunir deux régions magnifiques de façon originale. Et après presque cinq ans de gestation, on peut dire qu’il a réussi.

« L'Interzip, je ne le dirai jamais assez souvent, c’est le meilleur des deux mondes. D’un côté, vous avez Ottawa, de l’autre, Gatineau. La tyrolienne, c’est deux câbles d’une longueur d'à peu près 1 400 pieds, donc deux personnes peuvent y aller ensemble, accrochées au sommet d’une tour haute de 120 pieds, érigée au-dessus de la rivière des Outaouais. » - Alex Van Dieren, cocréateur de l'Interzip Rogers

En jasant avec Alex, il me demande : vas-tu le faire ? Sérieusement, je ne pouvais pas rester là et regarder la parade passer. J’ai donc ramassé mon courage qui traînait par terre, j’ai serré fort fort le ti-casque de protection qu’on m’a remis entre les mains et j’ai dit à Alex, ok go, je suis prête. Amène-la ton adrénaline. On a monté les neuf étages de la tour et, arrivée au sommet, j’ai dit : Wow !

« Des tyroliennes, en soi, on est habituées d’en voir. Mais en plein cœur d’une ville, c’est autre chose. La vue est de 360 degrés. On voit la chute des Chaudières, le secteur du Vieux-Hull, les musées, la Cour suprême et évidemment la colline parlementaire. »

Une fois le harnais et le casque mis, les consignes de sécurité données, je me suis lancé dans le vide. Ben oui, folle de même. Et j’ai adoré. En ville, sur le plancher des vaches, notre vue est restreinte. Là, c’était tout le contraire. J’ai vu à la fois, la capitale nationale et la ville de Gatineau, mais d’une façon différente. Mes yeux étaient boulimiques du décor. Ils ne voulaient rien manquer.

Ottawa est une ville charmante avec son centre-ville et son fameux marché By. Gatineau est différente. Elle possède de grands espaces verts avec son majestueux parc de la Gatineau. De pouvoir vivre un trip urbain comme celui-là, en passant d’une rive à l’autre, c’est magique.

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Et la traversée dure combien de temps ?

« Ça dépend de la météo. Quand un vent d’ouest domine, l’accélération est beaucoup plus rapide. Quand les vents sont calmes, on va plus lentement et ça nous donne plus de temps pour admirer le paysage. Chaque traversée est différente. C’est selon l’humeur de Dame Nature au fond. Et qu’on décide de vivre l’expérience de jour ou de soir, là aussi on a droit à un autre genre de spectacle. Mais en moyenne, ça dure entre 30 et 90 secondes et on peut atteindre une vitesse de 50 km/h. »

Alex me raconte que plusieurs personnes voulaient acheter une passe saisonnière pour aller travailler en tyrolienne. (Rire) C’est fou pareil. L’idée n’est pas bête. Alex me dit qu’ils vont y penser.

Mais en parlant de fanatiques des hauteurs, ces travailleurs ne sont pas les seuls. Ça l’air qu’il y a un monsieur de 88 ans qui vient chaque semaine et qui, chaque fois, amène du monde avec lui. Il y est allé tellement souvent qu’il est devenu en quelque sorte un ambassadeur.

« Une dame presque centenaire est venue faire de la tyrolienne. C’était tout un événement. Elle est venue avec toute sa famille et elle a adoré l’expérience. »

Au début de mon article, je racontais qu’Alex Van Dieren était fou de sa région. Et il a raison. L’Outaouais, c’est des plans d’eau exceptionnels, un parc de la Gatineau formidable et la possibilité d’avoir le pied à la fois au Québec et en Ontario. Alex, je te laisse le mot de la fin.

« C'est dur de ne pas aimer l'Outaouais. C'est dur de ne pas tomber en amour avec l'Outaouais. Cette région-là doit figurer sur la fameuse bucket list de tout le monde. C'est réellement une chance de vivre ici. »

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