Pourquoi sommes-nous allergiques à nos animaux de compagnie?

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Son poil ? Sa salive ? Ses hormones ? Qu'est-ce qui cause l'allergie à nos animaux de compagnie ?

chats

Adopter un animal de compagnie comporte son lot de responsabilités, mais c’est aussi une grande source de joie. L’amour et l’affection d’un chien, d’un chat, d’un lapin, d’un hamster, d’un cochon d’Inde, d’une gerbille, d’un oiseau ou même d’un cheval sont incomparables. Avoir un animal de compagnie nécessite temps, énergie et patience, mais il faut aussi tenir compte d’un autre facteur très important : les allergies.

Selon le Dr Harold Kim, président de la Société canadienne d’allergie et d’immunologie clinique, le mécanisme de réaction allergique, y compris celle aux animaux de compagnie, est encore mal compris.

« Une allergie à un animal de compagnie se produit lorsque le système immunitaire réagit de façon excessive aux protéines animales, explique le Dr Kim. Cette réaction est provoquée par des anticorps appelés IgE (immunoglobulines E). Lorsque [notre organisme] surréagit, les IgE déclenchent la libération de substances chimiques par certaines cellules du système immunitaire en réponse aux allergènes animaux. »

D’ailleurs, nous ne savons pas pourquoi certaines personnes sont allergiques à des animaux, mais pas à d’autres. « Cela pourrait s’expliquer par le fait que le niveau d’allergènes varie d’un animal à l’autre », indique le Dr Kim.

Contrairement à la croyance populaire, la majorité des gens ne sont pas allergiques aux poils ni aux plumes des animaux, mais bien aux particules animales comme les squames ou encore les protéines contenues dans la salive. « Chez le chat, les allergènes se trouvent en petite quantité sur les poils, mais les principales sources sont la salive et les glandes sudoripares », explique-t-il. Les chiens, en revanche, présentent différents niveaux de risque, car il n’existe aucun allergène commun à toutes les races.

Ceux qui sont allergiques aux animaux connaissent bien les symptômes : congestion, éternuement, nez qui coule, yeux rouges, larmoyants et qui piquent, respiration sifflante, toux, essoufflement et urticaire. Des effets pour le moins incommodants. Pour des raisons évidentes, le Dr Kim déconseille aux personnes allergiques d’adopter un animal de compagnie, même si certaines études ont démontré que l’exposition aux animaux pouvait réduire le risque d’allergies.

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« Ce phénomène pourrait s’expliquer par le fait que l’organisme développe une immunité et devient ainsi désensibilisé. Une autre théorie voudrait que les matières fécales transportées par les animaux aient un effet protecteur contre les allergies », explique-t-il.

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Mais qu’en est-il des animaux hypoallergéniques? « Certains animaux ont été génétiquement modifiés afin de réduire les risques d’allergie, mais il n’existe techniquement aucun animal de compagnie entièrement non allergène. En fait, certains animaux présentés et vendus comme étant hypoallergéniques possèdent souvent une charge allergène supérieure à celle d’autres races. »

Pour les personnes allergiques qui tiennent absolument à avoir un animal de compagnie et qui estiment que les avantages l’emportent sur les inconvénients, le Dr Kim recommande l’utilisation d’un vaporisateur nasal, d’antihistaminiques ou encore de gouttes ophtalmiques pour le soulagement des symptômes d’allergie. Malgré l’absence de preuves corroborantes, il conseille à tout le moins de « ne pas laisser l’animal entrer dans la chambre à coucher, de le laver souvent et d’utiliser un filtre à air ». Il vaut donc mieux garder vos médicaments contre les allergies à portée de main.


Cet article s’appuie sur une entrevue menée au nom de MétéoMédia par Denette Wilford auprès du Dr Harold Kim, président de la Société canadienne d’allergie et d’immunologie clinique et spécialiste de la rhinite allergique, le 28 mars 2019.