Everest: une épreuve pour le corps et l'esprit. Entrevue ici

Depuis le début de l'année, au moins onze personnes sont décédées en tentant de gravir le mont Everest, dans la chaîne de l'Himalaya. Monique Richard, alpiniste, s'est confrontée au toit du monde à deux reprises. Entrevue ici.

La course à l’Everest s’avère mortelle puisqu'au moins onze alpinistes sont morts au cours de leur ascension cette année. Certains de ces décès seraient directement liés à des embouteillages sur le « toit du monde ».

Le 19 mai 2012, Monique Richard, a escaladé l'Everest depuis le versant sud, « le plus accessible », explique-t-elle. À l'époque, l'alpiniste indique qu'elle avait également été victime d'embouteillages, mais bien moins importants que cette année. « Je suis restée bloquée 1 h 30, en plein vent et en plein froid, et j'ai vu ma bouteille d'oxygène en train de se vider et je me suis demandé si j'allais en avoir assez pour redescendre », se souvient Mme Richard.

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Crédit photo : Monique Richard

Cette année, certaines personnes ont attendu douze heures avant de pouvoir bouger. Selon plusieurs experts, il est donc fortement probable que des décès soient liés à un manque d'oxygène.

Fenêtre météo réduite

Pour gravir l'Everest, il faut que les conditions météorologiques soient parfaites afin de réduire les risques d'accident. « Cette année, la fenêtre n'était que de cinq jours », annonce Monique Richard. Les alpinistes se sont donc précipités pour escalader la montagne, alors que certains ont probablement attendu plusieurs semaines dans le camp de base avant de pouvoir le faire.

Il existe deux moments « idéaux » pour tenter de gravir l'Everest : aux alentours du 15 mai, lorsque les températures sont plus clémentes et que le courant-jet s'est éloigné de la montagne ; et en octobre, « mais c'est plus difficile parce que c'est après la mousson, donc il y a plus de neige », indique Mme Richard.

Une épreuve pour le corps et l'esprit

« À cette altitude là, dans la zone de la mort, le corps se dégrade ; et si en plus on ne bouge pas, on a froid », explique l'alpiniste, précisant que le manque d'oxygène accentue la sensation de froid.

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En 2013, Monique Richard a tenté de réitérer l'expérience, mais cette fois-ci depuis le versant nord, du côté de la Chine. « J'ai arrêté à 50 mètres du sommet », annonce l'aventurière, précisant que ce versant est « beaucoup plus difficile, beaucoup plus hostile, et qu'il n'y a pas de possibilité de sauvetage ».

Dans son ascension, Mme Richard a dû traverser « au moins une dizaine de cadavres » ce qui l'a beaucoup « perturbée psychologiquement », révèle-t-elle.

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