1000 décès par an au Québec… et ce gaz est dans votre maison
Il ne sent rien. Il n’a pas de couleur. Pas de goût non plus. Bref, impossible de le remarquer. Et pourtant, le radon est responsable de nombreux décès. C’est pour ça qu’on le surnomme le tueur silencieux.
Pour être plus exact, le radon est la deuxième cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs. Au Québec seulement, on parle d’environ 1000 décès par année.
Novembre est le mois du radon, c’est pour sauver des vies que l’on vous en parle.
C’est quoi exactement le radon?
Le radon est un gaz radioactif qui provient de la dégradation de l’uranium naturellement présent dans le sol et la roche. À l’extérieur, il se dilue rapidement et ne pose pas de problème. Jusque-là, rien de très effrayant.
Mais le problème, c’est quand ce gaz invisible s’infiltre dans nos maisons par les fissures des fondations, les puisards ou même les vides sanitaires. Là, il s’accumule et on le respire… sans même s’en rendre compte.
Pourquoi c’est inquiétant?
Parce que le radon est la deuxième cause de cancer du poumon, après le tabagisme. C’est aussi la première cause de cancer chez les personnes qui ne fument pas. Le radon, présent dans l’air, peut être emprisonné dans les poumons où il se désintègre et émet des particules alpha.
Ces fameuses particules libèrent une énergie qui est absorbée par le tissu pulmonaire et l’endommage. Au moment de leur reproduction, les cellules pulmonaires endommagées risquent de former un cancer.
Pas de panique, ça ne veut pas dire que votre salon est un piège à cancer.
Mais c’est assez sérieux pour qu’on prenne la peine de tester.
60 % des décès liés au radon touchent des fumeurs,
30 % des ex-fumeurs,
10 % des non-fumeurs.
Le risque augmente avec la concentration, la durée d’exposition… et bien sûr, le tabagisme. Une personne qui fume ET qui vit dans une maison à forte concentration de radon a beaucoup plus de risques de développer un cancer du poumon.
Est-ce qu’il y en a partout?
Toutes les maisons contiennent du radon, mais les concentrations varient beaucoup.
Ça dépend du sol, de la région et même de la façon dont votre maison est construite. Bref, ce n’est pas parce que votre voisin a un faible niveau de radon que vous êtes à l’abri.
Comment savoir si votre maison est touchée?
Impossible à l’œil nu. La seule solution : faire un test.
Le détecteur passif.
L’appareil, certifié par le Programme national de compétence sur le radon et recommandé par Santé Canada, doit être déposé sur une table pendant 3 mois, de préférence en hiver.
Une fois la mesure terminée, vous envoyez le détecteur par la poste au laboratoire, qui vous remettra un rapport.
On peut facilement se procurer le test sur le site de l’Association Pulmonaire du Québec au coût de 55 $.
Le site Occupe-toi du radon vous propose également des trousses tests.
Le détecteur électronique
Oui l’appareil donne des mesures rapides mais il est quand même nécessaire d'attendre trois mois en période de chauffage pour obtenir une bonne moyenne.
Sinon, les mesures à court terme risquent d’être imprécises et donc peu fiables.
Faites attention d'en acheter un bon car plusieurs moniteurs sont défectueux et sont visés par des rappels de Santé Canada.
Ici vous trouverez la liste des moniteurs électroniques de radon disponible pour le grand public.
De plus, ces détecteurs de radon numériques sont onéreux. Leur coût varient entre 150 et 300 $.
« Les émissions de radon varient beaucoup. En une seule journée ou en une semaine, les concentrations peuvent passer du simple au double, voire même plus. C’est pourquoi on recommande aux gens de faire une mesure sur une période d’au moins trois mois.
Ça vient contrebalancer toutes les variations possibles et donne au final un taux réellement représentatif. » - Mathieu Brossard, expert en rayonnement à Santé Canada.
Santé Canada recommande de mesurer la concentration dans la partie habitée la plus basse de la maison, par exemple au sous-sol.
Attention : ne vous fiez pas aux résultats de votre voisin. Deux maisons côte à côte peuvent avoir des niveaux très différents.
Vous pouvez, en consultant le site de l’Association Pulmonaire du Québec, savoir si votre secteur ou votre région présente un risque élevé de radon. Vous n’aurez qu’à entrer votre code postal.
Le seuil de sécurité
La ligne directrice canadienne fixe la limite à 200 Bq/m³ (becquerels par mètre cube).
À plus de 200 Bq/m³ : il faut corriger en moins d’un an.
Comment réduire le radon?
Bonne nouvelle : il existe des solutions efficaces.
Colmater les fissures dans les fondations,
Sceller les ouvertures autour des conduits,
Améliorer la ventilation,
Installer un système de dépressurisation sous la dalle qui aspire le radon avant qu’il entre. Ce genre d'installation est comparable à l’ajout d’une hotte de cuisine.
Ces travaux coûtent généralement entre 2 000 $ et 4 000 $. Un investissement qui peut sauver des vies… et protéger la valeur de votre maison.
Et les maisons neuves ?
Le nouveau Code national du bâtiment intègre des mesures concrètes pour limiter le radon dans les nouvelles maisons.
Les nouvelles normes protègent la santé publique et réduisent l’exposition dangereuse au radon. D’ailleurs, c’est moins coûteux de le faire durant la construction que d’ajouter des systèmes après coup.
Ce qui est fait :
Membrane pare-radon sous la dalle de béton obligatoire.
Tuyaux pour atténuation passive installés dès la construction.
Meilleur scellement des fondations et ouvertures.
Tests post-construction fortement recommandés.
En résumé :
Toutes les maisons contiennent du radon. Les concentrations varient d’un endroit à l’autre.
La seule façon de savoir : tester.
Le radon cause plus de 1 000 décès par cancer du poumon par année au Québec.
Des mesures simples existent pour réduire l’exposition.
Pour en savoir plus consultez les sites suivants :
