Propulser le tri des déchets vers de nouveaux sommets

Les centres de tri ont vu le jour au Québec dans les années 80, mais grâce à la compagnie Waste Robotics, ils obtiennent maintenant l’aide d’une technologie novatrice. L’entreprise de Trois-Rivières a su incorporer les robots dans les centres de tri afin d’accélérer et de simplifier la productivité de leurs opérations. Éric Camirand a fondé Waste Robotics avec Michel Laforest et Pier Grenon.

Tout à commencé en 2016. M. Laforest demande à Éric s’il pouvait travailler avec lui afin de concevoir une machine qui serait capable de trier des sacs. « À ce moment-là je travaillais dans la biométhanisation mais j’étais aussi beaucoup dans l’informatique j’ai donc contacté Pier qui connaissait bien la robotique» se souvient M. Camirand. Il se trouve que cette année-là, Google décide de rendre accessible à tous son programme Google Brain, son projet de recherche sur l'intelligence artificielle. Le plus gros problème qu’avaient les fondateurs de Waste Robotics c’était la reconnaissance optique des objets mais grâce à l'intelligence artificielle ils avaient maintenant un outil qui les aideraient à résoudre ce problème. Ils se sont alors lancé dans le développement d’un logiciel capable d’accomplir cette tâche.

La première opération est assez laborieuse. Il faut montrer à l’intelligence artificielle les objets que l’on veut qu’elle tri. Prenons l’exemple de bouteilles de plastique. Toutes les bouteilles n’ont pas la même forme ou la même taille. Sur les convoyeurs dans les centres de tri, certainnes ont des bouchons bleus et d’autres des bouchons verts et plusieurs n’ont même pas de bouchons. Il y en a des sales et d’autres qui ne sont pas complètes. Il faut donc enseigner à l’IA que tous ces objets sont en fait le même malgré qu’ils n’ont pas tous la même forme. Ensuite on doit refaire le processus avec chaque objet que l’on veut que le robot sélectionne à travers le flot d’autres déchets.

«Une fois que le logiciel de détection a été créé, tout devient plus simple car il est maintenant possible de programmer les robots. Le premier robot qu’ils ont créé a été fait sur mesure. Il était conçu pour ramasser des sacs de couleurs à travers un flux de déchets. Il a été vendu et installé dans une entreprise du Minnesota où il est encore en fonction aujourd’hui» se rappelle le fondateur. Aujourd’hui l’entreprise fabrique des robots sur mesure selon les exigences de leurs clients. On a développé plusieurs types de pinces, des prises à succion et des logiciels uniques au monde. «Toutes ces composantes nous permettent de livrer des robots capables de toutes sortes de tâches. Peu importe ce que notre client veut, on a le bon robot pour ça. Aujourd’hui on a développé tous les éléments nécessaires pour n’importe quelles applications».

Par le passé, on retrouvait plusieurs types d'outils dans les centres de tri. Des aimants pour récupérer les métaux, des tamis pour séparer les petites pièces et par endroit des trieuses optiques. On utilisait ces équipements avant de mettre les déchets restants sur un convoyeur. Le reste était trié par des employés. Grâce à la technologie de Wate Robotics, il est maintenant possible de mettre un sac de déchets au complet sur un convoyeur sans effectuer un triage préalable et les robots font tout le travail.

Selon Éric Camirand, l’avenir de l’entreprise se trouve dans le tri des déchets de construction et de démolition. « Le contenu de notre bac de recyclage ne compose que 7 % de tous les déchets générés dans le monde. Les résidus de la construction, quant à eux, représentent 36 % des déchets mondiaux. Cette fois, on devra utiliser quelques tamis en amont du processus de tri. D’abord pour retirer les trop gros morceaux comme les portes, les gros morceaux de bois, etc.. Mais aussi de plus petits tamis pour récupérer les gravats. « Les briques servent à faire un solide fond pour les routes. Il est important de pouvoir réutiliser ces objets. On fait tout pour éviter l’enfouissement. Parce que c’est mauvais pour l’environnement mais aussi parce que cela coûte cher » indique M Camirand.

La croissance de l’entreprise est vraiment très rapide. « Au cours des dernières années ont a fait beaucoup de développement. Maintenant notre produit est ce qu’il se fait de mieux. Notre entreprise double chaque année». Waste Robotics est en fonctions dans sept pays, dont l’Italie, la France et même l’Australie. Chaque pièce d’équipement vendu par la compagnie à travers le monde possède des caméras de surveillance intégrées. Ceci permet à Waste Robotics de suivre en temps réel la performance de leurs machines. « On offre un excellent service. Lorsqu’une machine est défectueuse, on peut voir ce qui s’est passé et ainsi coordonner rapidement la réparation. Il est même déjà arrivé que l’on soit témoin d’un problème avant que le propriétaire de la machine le réalise. C’est important pour nous d’offrir un service à la hauteur des attentes de nos clients car nos robots fonctionnent 24 h par jour, 7 jours par semaine». Il y a donc quelqu’un dans le centre de surveillance en permanence.