Les problèmes racines des changements climatiques

Est-ce qu'on en fait assez dans la lutte aux changements climatiques ? Quels sont les problèmes racines auxquels on devrait s'attaquer en premier ? Hugo Séguin, environnementaliste, professeur et auteur, nous répond dans la seconde partie de notre entretien à la Maison du développement durable à Montréal.

Hugo Séguin est un environnementaliste convaincu de longue date qui vient de publier un livre intitulé Lettre aux écolos impatients et à ceux qui trouvent qu’ils exagèrent. Nous l’avons rencontré à la Maison du développement durable pour parler de solutions radicales (voir la première partie de notre entretien) et je lui ai demandé si les Québécois en faisaient assez en matière de lutte aux changements climatiques.

Nous avons assisté à de nombreuses manifestations en faveur de la lutte aux changements climatiques. M. Séguin souligne que même si le nombre y était, le message n’était pas clair :

« Il y a quelque chose d’un peu stérile malheureusement dans nos grandes manifestations où on demande quelque chose, mais on n’est pas capable de savoir ce qu’on demande au juste. On est en train de dire “Faites quelque chose!” mais il faut transcender ça. Il faut prendre cette énergie-là pour la mettre au service d’idées qui doivent être plus robustes, plus radicales, et puis dire “Faites ça.” Faut nommer ce qu’on veut. »

La surconsommation et le gaspillage, voilà les problèmes racine auxquels il faudrait s’attaquer en premier, selon M. Séguin et les recommandations du dernier rapport du GIEC. Soit réduire la demande globale pour pratiquement toutes les ressources et ramener notre consommation, nos besoins, à un niveau que la planète peut soutenir de façon durable.

Rassurez-vous ses propos n'incitent pas à nous priver, mais plutôt à nous questionner lorsqu’on fait un achat. En a-t-on vraiment besoin? Peut-on trouver l’équivalent fabriqué localement ? Est-il possible de réparer l’ancien? Peut-on louer cet objet pour les quelques fois dont nous en aurons besoin ?

Il pense que l’obsolescence programmée est une aberration. Pourquoi devrions nous changer de cellulaire aux deux ans juste pour soutenir les mises à jour de nos applications. Comment se fait-il qu’il soit impossible d’ouvrir un cellulaire pour en remplacer la batterie lorsque celle-ci est en fin de vie ? Ces questions peuvent sembler banales mais elles illustrent bien le mode de surconsommation dans lequel nous nous sommes engouffrés.

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Il faudra bientôt faire face à toutes ces questions si on veut conserver notre niveau de vie tout en diminuant notre impact sur la planète. Il reste beaucoup à faire, mais M. Séguin croit qu’il faut embrasser le changement et non pas le craindre.