Montréal 2025 : deux importantes initiatives pour de grands changements

En 2020, la Ville de Montréal a mis en place son plan climat. Celui-ci proposait les grandes lignes de la lutte aux changements climatiques qui seront mises en œuvre jusqu'en 2030. Selon Sidney Ribaux, directeur de la transition écologique et de la résilience de la ville de Montréal, « cette année, on est à mi-chemin, il fallait donc réévaluer le plan afin de s’assurer qu’on va atteindre les objectifs que nous nous étions fixés ».

Le plan initial comprenait deux grands plans d’action. D’une part, réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’autre part mettre en place des mesures d’adaptation aux changements climatiques. Pour la mise à jour de 2025, deux volets ont été principalement ciblés. Ils font partie de la portion adaptation du plan de la Ville. Premièrement, la mise en place de nouveaux parcs éponges, car le climat de demain apportera plus d’épisode de fortes pluies, et deuxièmement, l’installation d’un grand nombre de nouvelles bornes de recharge pour véhicules électriques.

« On a testé différentes infrastructures pour absorber l’eau avant qu’elle n'envahisse les bâtiments. Il faut aménager le territoire en vue du climat futur qui va nous amener plus souvent de fortes pluies », souligne M. Ribaux. Pour ce faire, il y a plusieurs façons de procéder. À Montréal, les parcs sont ceinturés par une bordure en ciment. Celle-ci empêche l’eau qui ruisselle dans les rues de se frayer un chemin jusque dans les parcs. Toute pluie doit donc être avalée par le réseau d'égouts de la ville. Même si on a déjà procédé à plusieurs aménagements pour que les égouts soient plus efficaces, très souvent ils ne suffisent quand même pas à la tâche. Les parcs éponges peuvent permettre de stocker l’eau le temps que le réseau pluvial reprenne le dessus.

Maintenant, lorsqu’on aménage un parc, on crée des brèches dans la bordure pour faciliter un accès pour l’eau. Par endroits, on a même créé des zones où la pluie va s’engouffrer. À l’entrée de ces parcs éponges, on retrouve des pierres de taille moyenne. Celles-ci empêchent l’érosion lors d’un fort débit d’eau. Puis un bassin végétalisé accueille le surplus d’eau. Celui-ci contient des plantes spécialement sélectionnées afin de résister si cette zone est inondée. Le bassin va servir de tampon afin de stocker temporairement une certaine quantité d’eau. Ainsi, il y a moins de ruissellement dans les rues. « Éventuellement, sur plusieurs décennies, tous les parcs seront modifiés pour faire face à la réalité de demain », ajoute M. Ribaux.

L’ajout de nombreuses bornes de recharge sur le territoire montréalais pose, quant à lui, un problème de taille. « Réduire nos émissions nécessite que nous favorisions une transition rapide vers le transport électrique. Il existe présentement 3000 bornes à Montréal, mais nous croyons qu’il en faudra plus de 11 000 d’ici 5 ans, si on veut accélérer la transition. C’est ambitieux et il va falloir trouver des solutions », affirme Sidney Ribaux.

C’est un défi de taille d’installer des bornes sur la voie publique. L’espace est plutôt limité car sur les trottoirs, on retrouve des lampadaires, des bancs, des poubelles et une panoplie de mobilier urbain. Il y a aussi le problème du stationnement. Ce sont dans les quartiers de la ville où il y a le moins de stationnement que les bornes sont le plus nécessaires car les citoyens n’ont pas la possibilité de recharger leurs voitures puisqu’ils n’ont pas d’entrée ou de garage. « Il faut voir comment le secteur privé peut contribuer. Plusieurs entreprises voudraient déployer leur réseau de bornes, comme les épiceries. On évalue également si les cours d’école pourraient être mises à profit », explique M. Ribaux. Puis il y a les stations d’essence qui, un jour, ne vendront plus d’essence. Ce serait un très bon endroit pour installer des bornes à recharge ultra rapide.

Les Montréalais ont de quoi être fiers de leur ville. Elle est membre du C-40 qui regroupe les 100 plus grandes villes qui se sont données pour objectif d’être des leaders en matière de lutte aux changements climatiques. Non seulement nous agissons, mais en plus, nous incitons les autres villes du monde à emboîter le pas.